La France salue l'adoption par le Conseil de sécurité, le 31 octobre 2018, de la résolution 2440, qui renouvelle le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO). «La résolution 2440 appelle à la mise en œuvre d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable», a estimé vendredi soir la porte-parole du Quai d'Orsay, Agnès von der Mühll, soulignant que son pays «apporte tout son soutien à la MINURSO, qui joue un rôle essentiel en faveur de la paix et de la stabilité dans la région». La France, qui appuie «pleinement l'action de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Horst Köhler, se félicite de la tenue de la rencontre prévue les 5 et 6 décembre prochains à Genève». Le Conseil de sécurité a enjoint, mercredi dernier dans sa résolution 2440, le Maroc et le Front Polisario de reprendre les négociations sans préconditions et de bonne foi «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Aux termes de sa résolution prorogeant le mandat de la MINURSO de six mois, le Conseil de sécurité a souligné l'importance pour les deux parties de «s'engager à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective d'une cinquième série de négociations». L'organe onusien a considéré le statut quo au Sahara occidental «inacceptable», jugeant «essentiel» que les négociations «progressent afin d'améliorer la qualité de vie du peuple du Sahara occidental».Les appels de soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui étaient nombreux mercredi au Conseil de sécurité des Nations unies où la majorité des délégations ont réitéré sans ambages leur appui au droit inaliénable des Sahraouis de disposer d'eux-mêmes. La délégation américaine à l'ONU, qui a été la première à prendre la parole après la mise aux voix de la résolution prorogeant le mandat de la MINURSO a évoqué «une nouvelle approche» des Etats-Unis pour le règlement de ce conflit, affirmant qu'il ne peut plus y avoir ‘'de Business as Usual'' avec la Minurso et le Sahara occidental. «Premièrement, il ne peut plus y avoir de ‘'statut quo''au Sahara occidental. Deuxièmement, nous devons apporter tout notre soutien à l'envoyé personnel Köhler dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a déclaré l'ambassadeur adjoint américain, Jonathan Cohen. Elément phare : la déclaration américaine rendue publique juste après l'adoption de la résolution ne fait aucune référence au plan d'autonomie marocain et s'inscrit en droite ligne avec leur position exprimée en octobre lors des travaux de la quatrième commission de la décolonisation à savoir «laisser les peuples coloniaux déterminer librement le statut politique de leurs territoires». Dans un message à peine voilé à la France et au Maroc, les Etats-Unis ont «mis en garde contre toute idée (pouvant faire croire) que la ligne d'arrivée a été franchie». «Le processus politique ne fait que commencer», a fait remarquer le diplomate américain, alors que le représentant de la France évoquait déjà «une dynamique positive sur laquelle il faut bâtir» pour justifier sa demande de prolonger le mandat de la Minurso d'une année. Ce qui est certain, le processus de Genève sera sous l'œil attentif de l'administration américaine qui va surveiller de près le déroulement et les résultats. Plus affirmatif, Jonathan Cohen a déclaré que la réunion de Genève ne sera pas «un événement unique» mais le début d'un processus pour le règlement du conflit. Le Conseil de sécurité «ne laissera pas la Minurso et le Saraha occidental retomber dans l'oubli», a-t-il promis. La demande du Conseil de sécurité et de Washington pour la relance du processus politique s'adresse expressément au Maroc qui a sapé jusqu'ici toutes les initiatives de reprise de négociations. Le Front Polisario a, de son côté, réaffirmé à maintes reprises sa disponibilité à participer au processus de règlement sans conditions préalables.