L'ONG américaine Défense Forum Foundation a exhorté le président Trump à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l'occupation illégale du Sahara occidental, en permettant la tenue d'un référendum d'autodétermination tant promis. Dans une tribune publiée lundi par le Washington Examiner, la présidente de l'ONG, Suzanne Scholte, estime que le chef de la Maison Blanche, Donald Trump, est en mesure de remettre le processus onusien sur les rails en reconnaissant la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et en appelant à la fin de l'occupation illégale par le Maroc. "Bien que tous les présidents américains aient exhorté le Maroc à permettre aux Sahraouis de déterminer leur propre avenir (...), nous n'avons pas pris de mesures concrètes permettant de résoudre le problème", écrit Mme Scholte dans cette tribune, intitulée "Trump pourrait libérer la dernière colonie en Afrique". "Le président Trump pourrait changer cela en reconnaissant officiellement la RASD et en appelant à la fin de l'occupation illégale" des territoires sahraouis par le Maroc, souligne la lauréate du prix de la paix de Séoul dans cette contribution, publiée à une semaine des négociations de Genève visant à relancer le processus de paix au Sahara occidental. "Le Maroc n'aurait d'autre choix que de respecter enfin les engagements qu'il avait pris quand il avait invité en 1991 les Nations unies à s'impliquer (dans le conflit), lorsqu'il est apparu que les Sahraouis pouvaient gagner leur indépendance sur le champ de bataille", affirme-t-elle. Depuis, le Maroc a investi des millions de dollars en lobbying pour bloquer la tenue du référendum, rappelle la militante américaine des droits de l'Homme, également présidente de l'ONG US-Western Sahara Foundation. Pour empêcher le bon déroulement du référendum, le Maroc "a même soudoyé des fonctionnaires onusiens et des législateurs" comme l'ont révélé en détail plusieurs rapports ayant fait l'objet de fuite, dont l'un établi par le département des opérations de la paix de l'ONU, souligne Suzanne Scholte. La résolution de ce conflit aiderait à instaurer une démocratie musulmane en Afrique du Nord, "qui serait un grand symbole d'espoir tout en apportant la stabilité tant attendue dans la région", soutient la présidente de Défense Forum Foundation. "Cela profiterait au peuple marocain qui souffre également, alors que le roi a investi d'importantes ressources pour occuper illégalement le Sahara occidental plutôt que d'aider à élever le niveau de vie au Maroc et à créer davantage d'opportunités pour les citoyens de ce pays", enchaine Mme Scholte dans ce plaidoyer en faveur de la décolonisation du Sahara occidental. Cela fait 43 ans que la Cour internationale de justice a affirmé le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même, poursuit-elle en rappelant la genèse du conflit au Sahara occidental, et les violations massives des droits de l'Homme commises par l'armée marocaine depuis l'invasion des territoires sahraouis jusqu'à ce jour. "Des violations similaires des droits de l'Homme sont encore courantes et ont été documentées par le département d'Etat américain, ainsi que par Amnesty International, Freedom House, Human Rights Watch, le centre Robert Kennedy pour les droits de l'homme et l'Organisation mondiale contre la torture", tient à relever Suzanne Scholte. L'ONG américaine avait lancé en aout dernier une pétition aux Etats-Unis pour réclamer la fin de l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. La fondation a accompagné la pétition d'une lettre ouverte adressée au président Trump dans laquelle elle l'a exhorté d'assurer la tenue du référendum d'autodétermination et de geler l'aide américaine au Maroc jusqu'à ce que les autorités de ce pays acceptent de libérer tous les prisonniers politiques sahraouis.