La présidente de l'ONG américaine Défense Forum Foundation, Suzanne Scholte, a déclaré que le président Donald Trump disposait "d'une opportunité formidable" pour régler le conflit du Sahara Occidental, dernière colonie d'Afrique, en veillant à la tenue du référendum d'autodétermination tant promis. "Trump est précisément le genre de président en mesure de faire bouger les choses dans ce sens" (Suzanne Scholt). Dans une tribune publiée mardi par le quotidien américain "The Daily Caller", la lauréate du prix de la paix de Séoul, a lancé un appel au président américain pour mettre fin à la colonisation des territoires sahraouis, estimant que la résolution de ce conflit de longue date "reflétait parfaitement les thèmes" sur lesquels le chef de la Maison Blanche a fait campagne, à savoir rendre justice "aux hommes et aux femmes oubliés". "A l'instar des femmes et des hommes américains oubliés pour lesquels Trump a fait campagne pour les aider, les Sahraouis sont aussi des personnes qui méritent son aide", souligne Suzanne Scholte, et d'ajouter "Trump est précisément le genre de président" en mesure de faire bouger les choses dans ce sens. Rappelant les promesses de campagne du candidat républicain (Trump) de combattre la corruption et l'injustice, la militante des droits de l'homme se réfère à ses tweets, publiés en 2016 en plein course à la Maison Blanche, dénonçant la corruption de sa rivale Hillary Clinton par le Maroc en échange de faveurs diplomatiques sur le Sahara occidental. Mme Scholte rappelle encore, à ce propos, l'exemple flagrant de racket "More pay for play" (payer plus pour jouer) d'Hillary Clinton, dénoncé par l'équipe de campagne du président Trump, en référence aux 12 millions de dollars de dons offerts par le Maroc à la fondation Clinton pour soutenir l'annexion des territoires sahraouis occupés. "Le 31 octobre (2016) Trump lui-même a tweeté que (les deux faveurs officielles d'Hillary au Maroc se sont traduites par 28 millions de dollars offerts à la fondation Clinton). "Assechez les marais", avait, alors, tweeté le candidat républicain pour dénoncer cette corruption. Un tweet fort révélateur de l'ampleur de la corruption exercée par le Maroc que la présidente de Défense Forum foundation n'a pas manqué de rappeler dans sa contribution. "C'est précisément à cause de la corruption et de l'injustice que les Sahraouis continuent de souffrir d'une occupation brutale au Sahara occidental", relève Suzanne Scholte également présidente de l'ONG US-Western Sahara Foundation. Elle précise que le Maroc a versé des millions de dollars en lobbying pour bloquer la tenue du référendum d'autodétermination, citant par ailleurs les témoignages de responsables américains qui avaient dénoncé la corruption exercée par le Maroc pour saborder le processus onusien. Parmi ces responsables, figurent l'ancien ambassadeur sous l'Administration Reagan, Frank Ruddy, des observateurs militaires à l'instar du commandant Doug Dryden de la marine américaine et Scott Tate de l'armée de l'air américaine ainsi que l'avocate américaine des droits de l'homme Katlyn Thomas, qui était en charge des questions juridiques à la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental). Scholte affirme qu'il y avait beaucoup d'espoir que la question sahraouie enregistre une percée durant l'Administration Obama, mais la relation entre Hillary Clinton et le Maroc et les millions de dollars versés par Rabat dans la corruption et le lobbying ont empêché tout progrès dans ce sens. Elle explique que "l'échec de l'ONU" à tenir le référendum d'autodétermination et à doter la Minurso d'un mandat de surveillance des droits de l'homme a conduit à de nombreux événements tragiques dans les territoires occupés où les Sahraouis sont soumis à la torture et l'emprisonnement. L'échec "a également retardé la plus grande opportunité d'instaurer une démocratie musulmane pro-occidentale, que l'administration Bush a tenté d'établir en Irak et en Afghanistan", soutient Suzanne Scholte. Se référant au constat de l'ancien chef de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait qualifié la situation des Sahraouis de l'une des "tragédies humanitaires oubliées de notre époque", Mme Scholte énumère "cinq avantages significatifs" qui résulteraient du règlement du conflit du Sahara Occidental. "Résoudre le conflit au Sahara occidental aurait cinq avantages significatifs: il en résulterait l'établissement d'une démocratie musulmane pro-occidentale en Afrique du Nord, apporterait la stabilité nécessaire au Maghreb et devrait envoyer un signal au monde musulman et à l'Afrique sur le ferme engagement des Etats-Unis à défendre la liberté et les droits de l'homme de tous les peuples" (Suzanne Scholt) Une solution juste à ce conflit garantissant le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même, représentera surtout un exploit pour le président Donald Trump qu'aucun de ces prédécesseurs et même les Nations-Unies n'ont réussi à réaliser, souligne-t-elle. La lauréate du prix de la paix de Séoul a conclu son vibrant plaidoyer par un appel lancé au président américain pour remettre le processus onusien sur les rails et permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. "Monsieur le président, je vous prie d'assécher les marais pour le peuple du Sahara Occidental en veillant à la tenue du référendum, promis depuis longtemps, pour que l'occupation brutale (du Sahara Occidental) par le Maroc prenne fin", écrit-elle.