Le Maroc et le Front Polisario se rencontreront mercredi et jeudi à Genève, après six ans de blocage du processus de négociations pour le règlement du conflit du Sahara occidental. L'Envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, Horst Koehler, avait convié les deux parties au conflit, le Maroc, en sa qualité de puissance occupante du Sahara occidental, et le Front Polisario, représentant du peuple sahraoui, à une table-ronde pour des discussions directes dans le cadre de la relance du processus onusien pour la résolution du conflit du Sahara occidental, sur la base du respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le 31 octobre dernier, le Conseil de sécurité avait enjoint le Maroc et le Front Polisario de reprendre les négociations "sans pré-conditions et de bonne foi" en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Aux termes de sa résolution prorogeant le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO) de six mois, le Conseil de sécurité avait souligné l'importance pour les deux parties en conflit de "s'engager à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective d'une cinquième série de négociations". Le Maroc, qui occupé illégalement le Sahara occidental depuis plus de 40 ans et aucun pays au monde ne lui reconnaît une quelconque souveraineté sur ce territoire, est à l'origine du blocage de ces négociations malgré les propositions très acceptables du Front Polisario, rappelle-t-on. Pour cette nouvelle rencontre, le Front Polisario a réitéré son engagement pour des négociations de "bonne foi" et "sans conditions" afin de trouver une solution "juste et durable" devant permettre au peuple sahraoui de s'exprimer librement sur l'avenir du Sahara occidental. Le Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique, est une question de décolonisation opposant le Front Polisario au Maroc sur un territoire inscrit par l'Onu à la liste des territoires non autonomes, en attendant la mise en oeuvre de la résolution 1514 de l'Assemblée générale du 14 décembre 1960, qui consacre le principe de l'autodétermination et de l'indépendance au pays et aux peuples coloniaux.