Le Maroc et le Front Polisario se sont engagés jeudi à Genève à poursuivre les pourparlers pour le règlement du conflit du Sahara occidental, vieux de plus de 40 ans. Après le départ des Espagnols du Sahara occidental, le Maroc a envahi le territoire, pourtant déclaré non autonome par les Nations unies, et l'occupe illégalement malgré les résolutions de l'Assemblée générale de l'Onu et du Conseil de sécurité qui soulignent que la solution du conflit doit passer par l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. À l'issue des travaux de la table-ronde, l'Envoyé personnel du Scrétaire général des Nations Unis pour le Sahara occidental, Horst Kohler, a indiqué dans un point de presse que les discussions, de deux jours de la table-ronde, initiée par lui-même, étaient "intensives", félicitant les délégations pour leur "engagement ouvert et dans un esprit de respect mutuel". Il s'est dit "très heureux" de relever que les délégations, notamment le Maroc et le Front Polisario, "se sont engagées à poursuivre leurs efforts", espérant que ce processus "sera guidé avant tout par un souci des hommes et des femmes, des enfants et des jeunes du peuple du Sahara occidental". Horst Kohler s'est dit encore convaincu qu'une solution "pacifique" à ce conflit est "possible". Pour leur part, les Sahraouis ont réaffirmé leur volonté de poursuivre les discussions avec le Maroc dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui prévoient l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. "Nous sommes venus avec un esprit constructif. Ce qui est demandé au Maroc, c'est de dépasser cette situation et de travailler avec nous dans le cadre des efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu, Horst Kohler, et des résolutions du Conseil de sécurité pour une solution juste dans l'attente de la création d'un climat favorable pour instaurer un climat de confiance entre les deux parties", a indiqué le chef de la délégation sahraouie, Khatri Eddouh. Une nouvelle dynamique est en marche Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a indiqué que les efforts de l'émissaire onusien "ont permis la tenue de cette réunion de Genève qui crée une dynamique nouvelle dans le processus de règlement de la question du Sahara occidental". En effet, le premier résultat "positive", estiment des observateurs, aura été le fait de "faire asseoir autour de la même table les deux parties en conflit", après six ans de blocage du processus de négociations. L'essentiel, pensent-ils, c'est que "nous assistons à une situation de déblocage qui favorisera notamment la reprise des négociations et la mise en œuvre d'une feuille de route" lorsque Horst Kohler passera du rôle de "facilitateur" à celui de "médiateur". Il faut noter que ce nouveau contexte est rendu possible, admettent-ils, grâce à une "nouvelle approche" des Etats-Unis vis-à-vis de ce dossier où pratiquement ils ont montré leur agacement sur le statu quo. Le pays de Donald Trump a bataillé, au cours de la dernier session du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, pour que le mandat de Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) soit prorogé de six mois seulement afin de trouver, dans le cadre des prochaines négociations maroco-sahraouies, la solution prônée par les résolutions du Conseil de sécurité. Cependant, ces mêmes observateurs affichent un certain "scepticisme" quant à l'évolution de la position marocaine sur le dossier, notamment du fait que ce pays, même s'il a reçu, ces dernières années, de lourdes défaites sur le plan du droit international, est toujours soutenu par la France, un des cinq membres du Conseil de sécurité.