La reconnaissance par la France officielle de sa responsabilité dans la mort de Maurice Audin pendant la guerre de libération nationale, constitue une preuve de l'existence d'un système d'arrestation et de torture confié à l'armée coloniale durant cette période, a indiqué lundi à Alger, Pierre Audin, fils du défunt. "Après plus de 60 ans, la France a enfin reconnu sa responsabilité dans la mort de mon père. C'est important que la France reconnaisse ses faits, car à travers cela, elle reconnait l'existence d'un système d'arrestations et d'exécutions sommaires pendant la guerre d'Algérie", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie organisée à la Faculté centrale en hommage à Maurice Audin. Le 11 juin 1957, Maurice Audin, un assistant de mathématiques à la Faculté d'Alger et membre du Parti communiste algérien, suspecté de soutenir le Front de libération nationale (FLN), a été arrêté par des parachutistes de l'armée française. "Des milliers ont été victimes de ce système installé pendant la guerre de libération nationale par les autorités politiques françaises en utilisant l'armée française", a ajouté Pierre Audin. Présent à la cérémonie, le mathématicien et député Cédric Villani a, de son côté, qualifié Maurice Audin de "symbole de courage, de fraternité et de dignité humaine". "Je suis extrêmement ému que cette cérémonie se tienne peu après la déclaration remise (par le Président français Emmanuel Macron) à la veuve Audin", a ajouté le député, estimant que "ce pas franchi était le fruit d'un long combat mené par l'avocat de la famille Audin, Roland Rappaport, décédé sans jamais faiblir et avec l'espoir que le combat porterait un jour ses fruits". Pour rappel, le 13 septembre dernier, le Président Macron s'est déplacé au domicile de la famille Audin pour remettre à la veuve de Maurice, Josette, une déclaration reconnaissant que la disparition et la mort sous la torture de son époux, avait été rendue possible par un système dont les gouvernements successifs ont permis le développement.