L'Algérie et l'Egypte ont signé jeudi au Caire un accord de coopération visant à redynamiser le conseil d'affaire algéro-égyptien, resté inactif depuis 2002. L'accord a été signé, pour la partie algérienne, par le président de la chambre de commerce et d'industrie (CACI), Mohamed El Aïd Benamor, et, pour la partie égyptienne, par le président de l'Union des chambres de commerce égyptiennes, Ahmed El Ouakil, lors d'un forum d'hommes d'affaires algéro-égyptien tenu en marge de la 1ère Foire du commerce intra-africain organisé (IATF) du 11 au 17 décembre dans la capitale égyptienne. Dans son allocution à ce forum bilatéral, M. Benamor a invité la centaine d'hommes d'affaires et opérateurs algériens et égyptiens, présents à cette rencontre, à intensifier leurs échanges dans le but de nouer des partenariats mutuellement bénéfiques. Relevant l'importance du potentiel économique des deux pays, il a estimé que les opportunités d'affaires étaient nombreuses pour les hommes d'affaires algériens et égyptiens, et ce, tant en Algérie qu'en Egypte. Cette foire a pour but de stimuler le commerce intra-africain et soutenir la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) dont l'accord avait été signé en mars 2018 par 44 chefs d'Etat et de gouvernement africains lors du sommet extraordinaire de l'UA à Kigali (Rwanda). La décision d'établir la ZLECAF avait été adoptée en 2012 lors de la 18ème session ordinaire de l'Assemblée des chefs d'Etats et de gouvernement de l'UA, tandis que les négociations sur la ZLECAF au sein de l'UA avaient débuté en 2015. Cette zone a pour but de constituer un marché unique pour les biens et services au niveau du continent en assurant la libre-circulation des activités et des investissements. Ce qui devrait permettre, selon l'UA, d'accélérer la mise en place de l'Union douanière africaine. Une analyse de l'Afreximbank montre que l'une des raisons pour lesquelles le commerce intra-africain est faible, aux environs de 15%, contre 59% en Europe, 51% en Asie et 37% en Amérique du Nord, réside dans le déficit d'accès à l'information sur le commerce et le marché du continent. Parmi les initiatives proposées pour relever ce défi, l'Afreximbank a décidé d'organiser cette Foire commerciale intra-africaine tous les deux ans afin de fournir des informations sur le marché et le commerce et servir de contact entre les différents acteurs du commerce africain. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a, à maintes reprises, appelé les entreprises algériennes à s'orienter vers les marchés africains et à asseoir des ponts logistiques contribuant dans la dynamique du commerce et de la coopération économique algéro-africaine qui demeure en deçà des potentialités existantes. Actuellement, les échanges commerciaux de l'Algérie avec l'Afrique demeurent faibles en ne dépassant pas les 3 milliards de dollars par an et s'effectuent quasiment avec seulement cinq (5) pays du continent. Ces 3 milliards de dollars d'échanges se répartissent entre 1,6 milliard de dollars d'exportations algériennes et de 1,4 milliard de dollars d'importations auprès des pays africains. Les exportations algériennes hors-hydrocarbures vers l'Afrique s'élèvent à 206 millions de dollars seulement, soit 13% du montant global des exportations vers le continent. Dans le cadre du déploiement d'une nouvelle dynamique à travers diverses manifestations économiques algériennes à l'étranger, des expositions spécifiques des produits algériens ont déjà été organisées, cette année, à Washington, Bruxelles, Nouakchott, Doha, Libreville et Dakar.