Le programme de logement de type location-vente (AADL) qui compte 470.000 unités de logements a coûté au Trésor public 2.465 milliards de DA, a fait savoir, lundi à Alger, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar. Dans le cadre de ce programme, 111.073 unités ont été réalisées et 285.726 unités sont en construction, en attendant le lancement de 73.201 autres unités, a relevé le ministre lors d'une rencontre avec 37 associations et représentations des souscripteurs de cette formule sur un total de 46 associations conviées. Le secteur compte lancer la réalisation du programme 2019 qui prévoit la réalisation de 90.000 unités pour un montant de 462 milliards DA, et ce afin de prendre en charge tous les souscripteurs ayant verser la première tranche du prix du logement, a indiqué le ministre. Il a souligné, à ce propos, que ces rencontres avaient permis de régler 18 points communs et de définir 104 autres représentant des préoccupations personnelles, dont certaines ont été prises en charge. Rappelant l'inscription, au titre de l'exercice 2019, d'un programme de 90.000 logements avec un montant de 472 milliards DA, "en dépit des difficultés financières du pays", M. Temmar a fait état d'une décision pour la prise en charge des souscripteurs inscrits en 2001-2002 ayant atteint 70 ans dans le cadre de la Kafala et de la note ministérielle du mois d'avril 2018. Le secteur a accordé le choix des sites, en prenant en considération la date du dépôt, la distance entre le lieu de travail et le lieu de résidence, la disponibilité des logements au niveau des différents sites et la disponibilité du foncier, a ajouté le ministre. Concernant les entreprises ayant accusé du retard dans la réalisation des projets (70.000 unités à fin août 2017), M. Temmar a fait état de la résiliation des contrats de près de 10.000 logements dont la réalisation est confiée à 8 entreprises, dont 4 étrangères dans les wilayas de Biskra, Bouira, Tebessa, Tlemcen, Guelma, Mascara, Tissemssilt et Ain Defla. Les ateliers tenus au terme de l'ouverture de cette rencontre, et à travers lesquels les préoccupations seront rapportées au ministre, ont porté sur la maintenance et la gestion immobilière, la situation légale, le financement, et le suivi des projets. Pour sa part, le directeur général de l'AADL, Said Rouba a mis en avant les efforts consentis par l'Etat en matière de financement des programmes de logement. Il a expliqué, dans ce cadre, que les souscripteurs au programme AADL 1 bénéficiaient d'une aide de l'Etat à hauteur de 69% contre le paiement d'un taux de 31% pendant une durée de 25 ans, les souscripteurs au programme AADL 2 bénéficient, quant à eux, d'une aide de l'Etat à hauteur de 61% contre le paiement de 31% de la valeur du logement, et ce pendant la même durée. Le même responsable a rappelé, à cet égard, le programme inscrit au titre de l'exercice 2018 pour la réalisation de 120.000 unités, un programme qui a vu le lancement de 70.000 unités et l'étude de 33.000 autres. Il a fait état, sur ce point, de la préparation, par l'agence, d'un "projet d'affectation d'un acte", un document, a-t-il précisé, qui accompagnera le souscripteur de la phase "ordre de paiement" jusqu'à l'attribution du logement. S'exprimant à cette occasion, le président de l'Association pour la protection du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi a affirmé que cette rencontre témoignait d'un "courage politique" intervenu suite aux mesures initiées depuis plusieurs années, soulignant que cette réunion doit être couronnée par des décisions applicables sur le terrain. Mettant en avant l'importance de trouver des mécanismes adéquats aux problèmes soulevées, M. Zebdi a fait part de "réserves quant aux mécanismes proposés pour solutionner les problèmes pointés. Nous avions convenu d'une feuille de route avec le ministère mais rien n'a été fait pour l'heure". Il a assuré, à ce propos, l'attachement de son association à accompagner les souscripteurs et à les orienter en matière, notamment, de procédures administratives. "Nous ne remettons pas en question les intentions mais plusieurs questions doivent être réglées, notamment les actes, en préparation, qui contiennent plusieurs dispositions abusives qu'il y a lieu de revoir", a ajouté M. Zebdi. A noter que cette rencontre a vu la participation des présidents de commissions à l'Assemblée populaire nationale (APN), des députés, des présidents d'associations de protection du consommateurs, des présidents d'associations des souscripteurs AADL et plusieurs responsables du secteur de l'habitat.