La concentration de la richesse a encore augmenté en 2018, 26 milliardaires ayant désormais entre leurs mains autant d'argent que la moitié la plus pauvre de l'humanité, a dénoncé lundi l'ONG Oxfam, qui demande aux Etats de taxer les plus riches. "Le fossé qui s'agrandit entre les riches et les pauvres pénalise la lutte contre la pauvreté, fait du tort à l'économie et alimente la colère dans le monde", a affirmé Winnie Byanyima, directrice exécutive d'Oxfam International, citée dans le communiqué. Les gouvernements "doivent s'assurer que les entreprises et les plus riches paient leur part d'impôts", a-t-elle ajouté, à l'occasion de la publication du traditionnel rapport annuel d'Oxfam sur les inégalités mondiales en amont du World Economic Forum (WEF) qui se tient jusqu'à vendredi à Davos. Selon les chiffres de l'ONG, dont la méthodologie, qui s'appuie sur les données publiée par la revue Forbes et la banque Crédit suisse, est contestée par certains économistes, 26 personnes disposent désormais d'autant d'argent que les 3,8 milliards les plus pauvres de la planète. En 2017, ils étaient au nombre de 43. Quant à l'homme le plus riche du monde, Jeff Bezos, le patron d'Amazon, sa richesse a atteint 112 milliards de dollars l'an dernier. Or, "le budget de santé de l'Ethiopie correspond à 1% de sa fortune", a souligné l'ONG. Selon Oxfam, qui estime que les plus riches cachent au fisc 7.600 milliards de dollars, dans certains pays comme le Brésil ou le Royaume-Uni, "les 10% les plus pauvres paient désormais des impôts plus élevés en proportion de leurs revenus que les plus riches". Ce rapport est publié à un moment ou la taxation des plus grandes fortunes suscite des débats dans plusieurs pays. En France, le mouvement des gilets jaunes a relancé le débat sur la suppression de l'ISF par Emmanuel Macron. Aux Etats-Unis, la députée démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, fraichement élue, a proposé de taxer à 70% les plus riches, obtenant le soutien du Prix Nobel d'Economie Paul Krugman.