Près d'une quinzaine d'établissements universitaires en France a décidé de ne pas appliquer, à quelques jours des nouvelles inscriptions, l'augmentation des frais d'inscriptions pour les étudiants non-résidents en Union européenne. Cette mesure, rappelle-t-on, a été décidée par le gouvernement pour la rentrée de l'année 2019. En novembre dernier, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé l'augmentation des frais de scolarité des étudiants, ne résidant pas dans l'espace économique européen (EEE), dès la rentrée 2019, de 170 euros pour la licence et 243 euros pour le master à respectivement 2.770 euro et 3.770 euros. Il avait expliqué que cette hausse visait l'amélioration des conditions d'accueil et davantage de financement des bourses. Mais cette décision a soulevé un tollé au sein de la communauté universitaire qui l'a qualifiée de "discriminatoire". Mardi, lors du congrès de l'Université de Strasbourg, le président Michel Deneken a déclaré qu'il n'appliquera pas la hausse des nouveaux droits d'inscriptions des étudiants étrangers. A l'appel d'un collectif de doctorants et de docteurs, Dicensus, et d'une intersyndicale réunissant la Fédération syndicale unitaire (FSU), la Confédération générale du travail (CGT), Forces ouvrières (FO), Sud, Solidaires étudiants, plus d'une soixantaine de chercheurs, professeurs, doctorants et étudiants de l'Université de Strasbourg, se sont rassemblés pour exprimer leur refus de la hausse des frais d'inscription pour les étudiants étrangers. La décision du président de l'Université de Strasbourg rejoint celles des autres universités françaises comme Nanterre, Clermont-Auvergne, Aix-Marseille, Toulouse Jean-Jaurès, Lyon-II, Rennes-II, Angers, Le Mans, Tours, Rennes-I, Caen et Rouen. La maire de Paris Anne Hidalgo a même saisi le Premier ministre pour lui exprimer ses "plus vives inquiétudes". Elle a souligné, dans une correspondance, que "tandis qu'ils sont 67.000 à être aujourd'hui accueillis à Paris, elle me semble ( ) de nature à dissuader, à l'avenir, de nombreux talents d'entamer des démarches d'accès aux études en France". Alors que ministère de l'Enseignement supérieur exige de ses fonctionnaires "obéissance et loyauté, nombre de responsables d'établissements universitaires jugent cette augmentation "inapplicable et contre-productive". Concernés par cette mesure, les étudiants algériens en France, rappelle-t-on, sont parmi les plus nombreux à étudier en France avec un nombre de 30.521 contre 26.116 en 2017, selon les dernières données de Campus France. Dans le top 25 de 2017, l'Algérie occupait le 3e rang après le Maroc et la Chine avec +10 % en évolution des effectifs de 2011 à 2016. Dans le nouveau classement, elle passe au 2e rang derrière le Maroc (39.855) et devance la Chine (30.071) pour un total de 343.400 étudiants étrangers ayant choisi la France pour suivre des étude pour l'année universitaire 2017-2018.