«J'insiste sur le rôle déterminant que peut jouer la France et sur la nécessité d'opter pour une position de neutralité et plus équilibrée dans le conflit du Sahara occidental», a affirmé Mohamed Sidati, membre du secrétariat national du Front Polisario, ministre conseiller de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auprès de l'Europe, au cours d'une conférence internationale, organisée mardi dans la salle Victor-Hugo de l'Assemblée française, en présence de parlementaires, d'universitaires, de juristes, de membres du corps diplomatique accrédité en France, dont l'ambassadeur d'Algérie en France, Amar Bendjama, et du mouvement associatif, a rapporté, hier, l'APS. Selon M. Sidati, le rôle de la France est important pour amener le Maroc à céder le territoire sahraoui occupé à son peuple. Pour lui, «un rôle négatif du pays des droits de l'Homme affecte la politique de l'Union européenne et encourage l'arrogance» du Maroc, force occupante du Sahara Occidental, territoire déclaré en 1964 par l'ONU non autonome». De son côté, Oubbi Boucheraya, le nouveau représentant da Front Polisario en France, a considéré que «la France officielle ne joue pas un rôle conformément aux résolutions de l'ONU», ajoutant dans ce sillage que «le soutien de la France aux thèses marocaines a nourri l'intransigeance et l'arrogance du Maroc qui bafoue les droits humains». Pour lui, la France doit être «un élément de la solution et non pas du problème». Par ailleurs, le président du groupe d'amitié France-Algérie, Patrick Mennucci a réfuté la responsabilité de la France dans la situation de blocage du règlement du conflit : «La responsabilité majeure de la situation actuelle incombe au Maroc.» Il a souligné aussi «le droit à l'existence du peuple sahraoui et son droit à l'autodétermination». Cependant, Mennucci a reconnu qu'«il y a, dans la vie politique française, des opinions diverses sur la question du Sahara Occidental et il faut travailler pour faire évoluer la position française». Le maître de conférence au Centre de droit international de l'Université libre de Bruxelles, Vincent Chapaux, a livré aux participants les éléments de base du droit international liés à la question sahraouie, soulignant que «le Maroc, en sa qualité de puissance occupante, se trouve dans l'obligation de retrait du Sahara Occidental avec l'interdiction d'exploiter les richesses de ce territoire». Le professeur de droit a rappelé qu'«au départ, l'ONU a bien géré le dossier, mais depuis les années 2000, nous avons constaté un changement d'attitude en privilégiant les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario, alors qu'il s'agit simplement d'appliquer et de faire respecter le droit international». Vincent Chapaux a appelé les Etats tiers à «ne pas reconnaître cet état de fait avec l'obligation de coopération pour mettre fin à cette occupation».