Des eurodéputés du groupe des Verts/Alliance libre européenne (ALE) ont dénoncé mardi le vote du Parlement européen sur l'accord de pêche UE-Maroc incluant les territoires sahraouis occupés, affirmant que ce texte enfreint le droit international humanitaire et compromet les efforts de paix des Nations unies dans la région. S'exprimant suite au vote du Parlement européen mardi en faveur de l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc, les eurodéputés des Verts/ALE ont déclaré que cet accord est contraire au droit international et aux décisions de la Cour de justice de l'UE (CJUE) qui avait statué en février 2018 et en décembre 2016 que les accords entre l'UE et le Royaume marocain ne pouvaient être applicables au Sahara occidental, désigné comme territoire "distinct" et "séparé" de celui du Maroc. Assurant que "la grande majorité" des opérations de pêche prévues dans le cadre de cet accord auront lieu dans les eaux territoriales du Sahara occidental occupé par le Maroc, les eurodéputés des Verts/ALE ont affirmé avoir introduit le 6 février dernier une proposition de résolution sollicitant l'avis de la CJUE sur l'accord Maroc-UE avant son adoption par le Parlement en se référant aux dispositions du règlement intérieur qui permet cette procédure. "Malheureusement, le Parlement européen a voté en faveur de la poursuite de l'accord de pêche Maroc-UE sans exiger l'avis préalable de la CJUE", ont déploré les députés du groupe des Verts/ALE, précisant en outre que "90% de la pêche concernée par le présent texte aurait lieu au large des côtes du Sahara occidental occupé". La vice-présidente de la Commission de la pêche et membre du Parti de l'environnement les Verts, Linnéa Engstrom, a souligné dans ce contexte, que "l'accord UE-Maroc viole le droit international humanitaire et compromet les efforts de paix des Nations unies dans la région", ajoutant que "la Commission européenne marque de sa légitimité l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc et l'accès aux riches zones de pêche du Sahara occidental". La parlementaire suédoise a relevé, en outre, que "cet accord conclu sans le consentement de la peuple sahraoui est en violation directe de la décision de la CJUE", estimant qu'"il est temps que l'UE élabore une politique de la pêche plus adaptée que celle qui tire profit de conflits non résolus". De son côté, la députée Bodil Valero, porte-parole du groupe des Verts/ALE pour les droits de l'homme a préconisé que l'accord de pêche Maroc-UE devrait faire l'objet d'un examen "approfondi" par la plus haute juridiction de l'Union européenne au Luxembourg.en dépit du fait de son adoption par le PE. "L'argent des contribuables européens ne devrait pas servir à saper le droit international, a-t-elle plaidé, tout en mettant en garde contre "la soumission de l'Union européenne aux gouvernements autoritaires qui méconnaissent les droits de l'Homme, attaquent le droit international et le multilatéralisme".