Un quatrième sommet trilatéral sur la Syrie est prévu ce jeudi à Sotchi (sud de la Russie) pour faire avancer un règlement durable de la crise syrienne, réunissant les dirigeants des pays garants du processus d'Astana (Russie, Turquie et Iran) qui discuteront notamment de la situation à Idleb et du retrait des troupes américaines. Les présidents russe Vladimir Poutine, turc Recep Tayyip Erdogan, et iranien Hassan Rohani se réunissent sur les rives de la mer Noire, pour tenter de relancer le règlement du conflit en Syrie au moment où le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique (EI/Daech)" est acculé et Washington prépare son retrait militaire de ce pays en crise depuis 2011. Les trois présidents doivent officiellement se concentrer sur les initiatives visant à faire avancer le dialogue intersyrien. Le processus d'Astana (Kazakhstan) a, en outre, éclipsé les négociations parrainées par l'ONU, sans parvenir à un règlement définitif du conflit. Le président russe et ses homologues turc et iranien s'étaient réunis pour la troisième fois, conformément à la formule d'Astana, à Téhéran en septembre 2018. Il a insisté sur le fait que son pays "continue à soutenir l'Etat et l'armée en Syrie jusqu'à la libération de tous les territoires syriens des réseaux terroristes". De son coté, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a souligné que son pays insistait sur "la nécessité pour le gouvernement américain d'appliquer ce qu'il a dit, à savoir de se retirer complètement de la Syrie et de mettre fin à sa présence militaire illégale là-bas". Selon des analystes, une victoire sur les terroristes de "Daech" en Syrie ouvrirait la voie au désengagement surprise annoncé en décembre par le président américain Donald Trump des quelque 2.000 militaires américains déployés dans ce pays pour aider les "Forces démocratiques syriennes" (FDS, coalition arabo-kurde) à lutter contre les terroristes. Mais aucun calendrier de retrait n'a été concrétisé à ce jour par Washington. M. Riabkov a en outre souligné également que les attaques israéliennes contre la Syrie étaient "illégales et injustifiées" et a souligné que "la Russie condamnait ces attaques et ne pouvait les accepter quels que soient les arguments et les prétextes déclarés par Israël". La Syrie, où huit ans de conflit qui s'est militarisé avec le temps impliquant des parties étrangères et des groupes terroristes, ont fait plus de 350.000 morts se trouve cette semaine au centre d'un intense ballet diplomatique avec une réunion de la coalition anti-EI à Munich et une conférence sur le Proche-Orient à Varsovie.