Moscou, Téhéran et Ankara considèrent comme «inacceptable» toute tentative de diviser la Syrie pour des motifs ethniques et religieux, a affirmé hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, après une rencontre à Moscou avec ses homologues iranien et turc, Mohammad Javad Zarif et Mevlut Cavusoglu. «Nous avons convenu que les tentatives de diviser la Syrie pour des raisons ethniques et religieuses étaient totalement inacceptables», a déclaré le chef de la diplomatie russe lors d'une conférence de presse avec ses homologues turc et iranien, ajoutant que Moscou, Téhéran et Ankara vont «contrer les tentatives visant à saper nos efforts conjoints» et que le «processus d'Astana est stable». Selon Lavrov, des tentatives «sont faites pour entraver le processus de paix en Syrie, en particulier pour empêcher la création d'un comité constitutionnel». «Les développements de ces dernières semaines montrent que tout le monde ne veut pas que la paix soit rétablie en Syrie. A chaque fois qu'un espoir apparaît, une frappe est menée», a déclaré Lavrov. «Nous devons signaler les tentatives en cours visant à empêcher le dialogue entre les Syriens et la création d'un comité constitutionnel conformément aux décisions prises lors du rendez-vous de Sotchi, décisions qui ont été soutenues par le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et son Envoyé spécial Staffan de Mistura qui a participé au Congrès du dialogue national syrien à Sotchi», a ajouté le diplomate russe. Selon lui, les initiateurs de la frappe sur la Syrie du 14 avril ont confirmé par leurs actions que leurs déclarations en faveur de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de la Syrie n'étaient qu'une phrase creuse servant à «dissimuler leurs projets visant à remodeler le Proche-Orient et à partager la Syrie». Serguei Lavrov a en outre indiqué que «la lutte contre les terroristes sera absolument sans compromis. Les détachements de l'opposition armée à tendance patriotique, qui souhaitent la paix pour leur pays, doivent tout de suite prendre leurs distances avec les terroristes et chasser les terroristes des zones de désescalade». La Russie, la Turquie et l'Iran doivent aider les autorités syriennes à nettoyer le pays des terroristes, a notamment lancé le ministre russe des Affaires étrangères. «Je suis sûr qu'aujourd'hui il nous est nécessaire d'aider les Syriens à nettoyer définitivement le pays des terroristes. Nous tous, nous aidons le gouvernement syrien à y parvenir le plus vite possible, à ériger les ponts de la réconciliation nationale et à reconstruire ce qui a été détruit», a déclaré le ministre. «Je suis certain que la Russie, la Turquie et l'Iran, confirmant leur soutien des principes fondamentaux de la Charte de l'Onu, sont sincèrement intéressés à ce que la Syrie reste un Etat uni dans lequel tous les groupes confessionnels et ethniques auront des droits égaux et pourront vivre en paix», a signalé Lavrov. Le conflit armé dure en Syrie depuis mars 2011. Le règlement du conflit est débattu lors de réunions régulières à Astana et à Genève. Le congrès du dialogue national syrien tenu à Sotchi le 30 janvier 2018 a été, rappellent les medias russes, la première tentative de réunir sur un seul terrain de pourparlers un large éventail de parties au conflit.