Les déclarations du chef du Pentagone selon lesquelles les Etats-Unis seraient en Syrie avec l'autorisation de l'ONU ont surpris Moscou, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. «Nous avons été surpris d'entendre les déclarations du secrétaire américain à la Défense, James Mattis, lors d'une réunion avec les représentants de la presse américaine le 13 novembre, selon lesquelles les forces armées américaines seraient en Syrie, je cite, avec l'autorisation de l'ONU», a-t-elle déclaré. Selon Mme Zakharova, les autorités russes voudraient comprendre, "duquel mandat de l'ONU il s'agissait spécifiquement, par qui et quand il avait été délivré." "Je voudrais rappeler que le Conseil de sécurité est le seul organe de la Charte des Nations Unies autorisé à prendre des décisions sur l'utilisation de la force militaire dans la communauté internationale", a-t-ajouté. "Et en ce qui concerne la Syrie, cette structure n'a pas donnée une telle autorisation aux Etats-Unis", a soutenu la responsable russe. "De plus, les unités américaines s'y trouvent au mépris du gouvernement légitime de ce pays, agissant de fait comme des occupants", a souligné la diplomate. Auparavant, le chef du Pentagone a déclaré que l'Onu avait autorisé la présence militaire américaine en Syrie au moment de l'adoption des résolutions contre le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI). Alors qu'à aucun moment le Conseil de sécurité de l'Onu n'a autorisé Washington à mener des opérations militaires en Syrie. Réagissant aux propos du secrétaire américain à la Défense James Mattis, le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué que la présence américaine sans l'accord de Damas est une violation des fondements de l'Onu. Conflit syrien : Poutine et Erdogan veulent une avancée du processus politique Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont prôné lundi à Sotchi (sud-ouest de la Russie) une avancée du processus politique en Syrie. "Nous sommes solidaires sur le fait qu'il faut multiplier les efforts pour assurer une stabilisation à long terme (en Syrie), avant tout pour faire avancer le processus du règlement politique", a annoncé M. Poutine, lors d'une déclaration pour la presse à l'issue de sa rencontre avec M. Erdogan. "Nous nous sommes mis d'accord sur le fait qu'il y a maintenant une base grâce à laquelle nous pouvons nous concentrer sur le processus politique", a souligné pour sa part le président turc. La Russie et la Turquie ont travaillé ensemble ces deux dernières années pour mettre fin au conflit syrien, notamment par le biais du processus de paix d'Astana, au Kazakhstan, dont ils sont les parrains avec l'Iran. Ces efforts communs ont notamment abouti à la mise en place de zones de désescalade dans certaines régions de la Syrie, permettant une diminution des violences sans jamais les faire cesser complétement. "Je suis convaincu que notre rencontre d'aujourd'hui sera très efficace", avait assuré M. Erdogan au début de la rencontre. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait déclaré que le principal sujet de discussion serait "la situation en Syrie, le fonctionnement des zones de désescalade et la poursuite du processus de règlement politique". MM. Erdogan et Poutine s'étaient déjà rencontrés en septembre à Ankara, où ils avaient décidé de faire pression en faveur de la création d'une zone de désescalade dans la région d'Idleb, dans le nord de la Syrie.