Des partis politiques ont salué, mardi, la décision du président de la République relative au report de la Présidentielle du 18 avril ainsi que les autres décisions qu'il a annoncées lundi dans un message adressé à la nation, estimant qu'elles viennent "en réponse aux revendications populaires", tandis que d'autres formations politiques ont rejeté leur teneur. Dans ce cadre, le Mouvement populaire algérien (MPA) a pris acte avec satisfaction les décisions du président de la République, notamment celles ayant trait au report de la Présidentielle qui était prévue pour le 18 avril, estimant, dans ce sens, que ces décisions viennent "en réponse aux revendications des marches populaires ayant eu un large écho et dont la principale revendication était le renoncement de M. Bouteflika à un cinquième mandat et le changement du système politique". Le MPA, présidé par Amara Benyounes, a exprimé son souhait de voir "ces décisions contribuer efficacement à l'apaisement de la situation et au renforcement du processus démocratique en Algérie", appelant tout le peuple algérien à "participer avec détermination à la réussite du prochain processus, à savoir l'organisation d'une Conférence nationale inclusive et indépendante, l'élaboration d'une nouvelle Constitution et l'enrichissement des réformes politiques et socio-économiques nécessaires pour assoir une nouvelle République". A cet égard, le parti Tajamou Amel El Djazair (TAJ), présidé par Amar Ghoul, s'est félicité des décisions "sages" annoncées par le président de la République "en réponse aux revendications formulées lors des marches populaires". Il a appelé, à ce propos, à "l'accélération des réformes profondes et audacieuses en assurant toutes les garanties pour une transition fluide de la gouvernance, le changement du système et l'édification d'une nouvelle République". Le parti TAJ s'est adressé au peuple algérien avec toutes ses composantes en l'appelant à "la coopération et au rapprochement des vues en rejetant l'égocentrisme et les ambitions personnelles limitées, à l'effet d'atteindre ses aspirations à la l'édification d'une Algérie sure, stable, développée, forte et pionnière". Pour sa part, l'Alliance nationale républicaine (ANR) a salué "la réponse sage exprimée par le président de la République quant aux revendications de réformes soulevées durant les marches populaires et ce à travers son renoncement à un cinquième mandat et le report de l'échéance électorale avec l'introduction d'amendements essentiels et importants dans la composition du gouvernement". Le parti de Belkacem Sahli a appelé " tous les fidèles et patriotes à adhérer à cette démarche (...), pour réaliser le sursaut national escompté et édifier une Algérie dans laquelle se concrétisent toutes les aspirations et espoirs des Algériens vers un avenir meilleur". Le Mouvement de la société pour la paix (MPS) estime, par contre, que les mesures annoncées " ne répondent pas aux ambitions du peuple algérien qui est sorti, par millions, dans les différentes wilayas, revendiquant un changement effectif", avant de qualifier ces mesures de " contournement de la volonté des Algériens, dont la visée est de mettre en échec l'opportunité historique de transition de l'Algérie vers la concrétisation de la volonté populaire et en découdre définitivement avec la vision unilatérale". Dans un communiqué signé par son président, Abderrezak Makri, le Mouvement considère que ces mesures "sont totalement dépourvues du principe du consensus (...) et du cadre légal et constitutionnel ", d'autant qu'elles " ne fixent pas les mécanismes permettant de s'accorder sur des réformes profondes et se contentent seulement d'évoquer une conférence nationale, laquelle pourrait être un outil pour noyer les réformes, une fois le mouvement populaire essoufflé". Le MSP reproche également à ces mesures "l'absence de l'idée de formation d'un gouvernement de consensus présidé par une personnalité consensuelle qui aura à superviser les réformes convenues", outre le fait qu'elles "ne soient pas limitées dans le temps" . Dans le même contexte, le MSP a souligné qu' " en dépit de sa valorisation de l'accord de l'opposition concernant le report des élections (...), le mouvement lui impute la responsabilité de son incapacité à s'accorder sur une vision politique complète et sur des mécanismes déterminés pour la transition politique et de se contenter uniquement de décocher des flèches,à coups de surenchères et d'accusations sans fondement, qui ne sont pas dans l'intérêt du pays en cette conjoncture difficile que traverse l'Algérie". De même, le MSP reproche à "certains de tenter de surfer sur la vague du mouvement populaire avec des surenchères peu constructives". Quant au parti Talaie El-Houriat, il a estimé, à travers son président, Ali Benflis, que le message du président de la République " ne résulte pas d'une écoute sincère de la voix du peuple et ne découle pas d'une volonté d'opérer un changement", qualifiant ,à cet égard, cette démarche d'" offense envers le peuple algérien que se trouve, après son rejet de l'idée du 5e mandat, devant la politique du fait accompli". A son tour, le parti des Travailleurs (PT) a indiqué que "la décision du président de la République de renoncer à un cinquième mandat aurait pu être un véritable facteur d'apaisement, en ce sens qu'aurait répondu positivement aux ambitions de millions d'algérien", précisant que le prolongement du quatrième mandat traduit une fausse image sur la volonté de la majorité écrasante du peuple de se libérer du régime". "Le report des élections et le renoncement du président de la République à la candidature peuvent être un facteur en faveur de la préservation de la souveraineté nationale contre les ingérences étrangères et le chantage exercé par certaines grandes puissance à condition qu'il ne soit pas une manœuvre pour garder le même système et gagner du temps", a expliqué le PT. Dans ce contexte, la SG du PT, Louisa Hanoune a remis en cause la possibilité de voir "la conférence nationale inclusive refléter la volonté du peuple", rappelant que "pendant le mouvement populaire, l'idée de créer l'assemblé constituante a été fortement évoquée car garantissant la souveraineté du peuple en associant toutes ses composantes dans le dialogue inclusif et l'élaboration de la nouvelle Constitution". Dans ce cadre, le président du parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas estime que "l'objectif escompté par tout un chacun est l'adoption d'une Constitution qui réponde aux aspirations du peuple algérien en matière de paix, de démocratie, de développement socio-économique et d'élection de représentants des différentes franges de la société". M.Abdelaziz Belaid, président du Front Al-Moustakbel a fait part de l'attachement de sa formation à l'organisation de la présidentielle "dans l'échéance fixée", appelant l'ensemble de personnalités et partis politiques à "assumer leurs responsabilités quant au respect de la Constitution". Mettant l'accent sur "la nécessité de revenir au processus électoral qui demeure le libre choix du peuple pour exprimer sa volonté", le Mouvement El-Bina a mis en garde contre les phases transitoires qui se gèrent en dehors de la légitimité populaire électorale". Le Mouvement El-Bina a invité la classe politique à assumer ses responsabilités dans l'encadrement de la conjoncture au mieux de l'intérêt de l'Algérie et la protection des constantes nationale et les acquis du peuple".