Les Nations Unies ont rendu hommage lundi aux millions de victimes de la traite transatlantique des esclaves, laquelle constitue dans l'histoire le plus vaste mouvement forcé de personnes innocentes. Elle "a été l'une des manifestations les plus effroyables de la barbarie humaine. N'oublions jamais ces crimes et les séquelles qu'ils ont eues, en Afrique et au-delà, par-delà les siècles", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un message pour cette Journée internationale de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Cette dernière s'est étalée sur plus de 400 ans. D'après les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), elle a déraciné 15 à 20 millions d'Africains qui ont été emmenés de force vers les Amériques et les Caraïbes. De 1501 à 1830, quatre fois plus d'Africains ont traversé l'Atlantique que d'Européens, ce qui rend la démographie de l'Amérique à cette époque davantage une extension de la diaspora africaine qu'une diaspora europé enne. L'héritage de cette migration est encore évident aujourd'hui, avec de nombreuses populations d'ascendance africaine aux Amériques. "Les esclaves étaient aux prises avec un système juridique qu'ils savaient coupable. Bien souvent, ces femmes et ces hommes ont donné leur vie dans l'espoir de la liberté. Leur histoire, celle d'une juste résistance contre leurs oppresseurs, doit être racontée", a déclaré M. Guterres. "En cette Journée internationale de commémoration, nous rendons hommage aux millions de victimes de cette cruauté sans nom, femmes, hommes et enfants d'Afrique, à qui la dignité humaine a été refusée. Nous leur rendons hommage en nous élevant aujourd'hui contre les formes persistantes d'esclavage, en rappelant les dangers contemporains du racisme et en garantissant la justice et l'égalité des chances pour toutes les personnes d'ascendance africaine", a-t-il ajouté.