Une convention sera signée le 8 avril prochain entre la Direction générale des forêts (DGF) et les services de douanes algériennes portant sur la lutte contre le commerce illicite de la faune sauvage au niveau des frontières, a indiqué mercredi à Alger, le Directeur général de la DGF, Ali Mahmoudi. "En matière de lutte contre le braconnage, nous avons déjà conclut un accord-cadre avec la gendarmerie nationale qui est en train de nous accompagner et nous allons signer le 8 avril prochain une convention similaire avec les douanes, qui permettra également de coordonner les efforts visant à endiguer le fléau de commerce illégal des espèces non- domestiques qui sont protégées et qui traversent nous frontières dans les deux sens", a précisé M. Mahmoudi. Il s'exprimait en marge d'une rencontre regroupant des délégués de 10 wilayas du sud portant sur la stratégie générale de secteur des forêts dans le cadre du développement durable sous le slogan " Pour une meilleure gouvernance des territoires sahariens" . Selon M. Mahmoudi des saisies de chardonnerets ont été opérées récemment au niveau des frontières ouest. Dans ce sens, il a indiqué que des experts de l'Organisation des Nations unis pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avaient récemment formé des gendarmes et des douaniers repartis en groupes de contrôle et de surveillance au niveau des frontières. Cette formation permettra de reconnaître les espèces protégées et déceler les dépassements enregistrés en matière de transport de ces espèces, a expliqué M.Mahmoudi. Pour rappel, près de 30.000 animaux de différentes espèces ont été récupérés par la DGF entre 2015 et 2018 dont 24.218 chardonnerets dans le cadre de la lutte contre le braconnage. ==Plusieurs contraintes freinent les efforts de lutte contre la désertification dans le Sud=== D'autre part, plusieurs contraintes concernant la lutte contre la désertification dans les wilayas du Sud ont été soulevées lors de cette rencontre régionale. Dans une communication intitulée "Programme de lutte contre la désertification dans les wilayas du Sud, Bilan et Perspectives ", Mme Fortas Saliha, sous-directrice au niveau de la DGF a cité la contrainte liée à la notion du périmètre qui est difficile à cerner dans le Sud et l'interférence entre les périmètres notamment agricoles et pastoraux". Il s'agit également de" l'absence des études qui mènent au développement forestier, échec total des projets de reboisement et manque des cartes thématiques spécifiques". Dans ce sens, M. Mahmoudi a cité le déficit flagrant en matière de moyens notamment les véhicules adéquats aux zones sahariennes, les moyens techniques (cartographie ,GPS ..) tout en soulignant le manque d'effectif avec le départ massif à la retraite du personnel et le gel de 2.000 postes d' emplois dans le secteur. Face à ces contraintes, plusieurs recommandations ont été proposées portant essentiellement sur la formation du personnel sur les missions de protection, de développement saharien, l'assistance technique et promouvoir des inventaires sur la faune et la flore. La révision du cadre législatif, la création de pépinières, l'élaboration d'un cadastre forestier pour délimiter nos champs d'action, l'élaboration des cartes thématiques et intensification des programmes de plantation et mise en place d'un système de suivi-évaluation, figurent aussi parmi les recommandations présentées par Mme Fortas. Pour ce qui est de la mise en œuvre de la stratégie forestière à l'horizon 2035, elle a mis en avant quatre défis à relever : améliorer la santé des écosystèmes (forestiers, lacustres, steppiques, Sahariens ) , renforcer les fonctions de protection des eaux et des sols dans la gestion et l'utilisation des espaces naturels , promouvoir la conservation et la valorisation de la diversité biologique et enfin améliorer les fonctions de production des forêts et autres espaces naturels et valoriser les produits. D'autre part, la responsable a souligné que lutter contre la désertification et atténuer les effets de la sécheresse s'inscrit dans le cadre d'une approche intégrée axée sur : la réduction de la dégradation des terres, l'amélioration de leur productivité, la remise en état des terres dégradées, la restauration des terres désertifiées et la conservation et la gestion durable des ressources en terres et en eau. Le résultat attendu de l'application de cette approche consiste à restaurer les écosystèmes touchés dans les zones arides et renforcer leur résilience au changement climatique et à la sécheresse, ainsi que une meilleure gouvernance des territoires sahariens. Sur le volet de communication, la DGF a insisté sur trois grands thèmes à savoir, rendre vie aux territoires fragilisés, faire connaitre le rôle du patrimoine forestier et rapprocher l'administration des forêts des populations.