Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a affirmé, samedi, que l'Algérie et le Cameroun plaidaient pour l'avènement d'un ordre international plus juste, plus équitable et plus équilibré, dans lequel le continent africain aura une voix audible et un rôle important à jouer. Lors d'un point de presse après avoir reçu le ministre des Relations extérieures du Cameroun, M. Lejeune Mbella Mbella, qui effectue une visite officielle en Algérie, et suite à la signature d'accords entre les deux pays, M. Attaf a affirmé que "l'Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, et le Cameroun, en tant que président en exercice de l'Assemblée générale des Nations Unies, plaident pour l'avènement d'un ordre international plus juste, plus équitable et plus équilibré (...), dans lequel notre continent africain aura une voix audible et un rôle important à jouer en tant que partenaire respecté, fiable et pleinement engagé à apporter une contribution de qualité dans le traitement des défis régionaux et internationaux majeurs". Le ministre a, à cette occasion, affirmé que l'Algérie était fière de ses relations historiques avec le Cameroun, qui remontent à plus de dix décennies, lesquelles, a-t-il dit, "ont toujours reposé sur la coopération, la solidarité, l'entente et le soutien mutuel en toutes circonstances", mettant en exergue "la dynamique positive caractérisant les relations de coopération bilatérale ces dernières années, notamment dans les domaines de la défense, de la formation, du commerce, ainsi que dans le secteur de l'aviation, avec la mise en service, depuis octobre 2023, de la ligne directe Alger-Douala". Attaf a souligné que cette rencontre avait permis de "passer en revue les voies et moyens de réaliser davantage d'acquis en vue de renforcer ces relations et de les hisser au niveau stratégique qui leur sied, conformément aux orientations des dirigeants des deux pays frères, le Président Abdelmadjid Tebboune et son frère, le Président Paul Biya". Il a en outre indiqué être convenu avec son homologue de trois principales étapes visant à ouvrir de nouvelles perspectives aux relations algéro-camerounaises, précisant que la première étape consistait à renforcer le cadre juridique régissant les relations bilatérales, par l'accélération des négociations autour des textes juridiques en cours d'examen par les deux parties. Ces textes, plus de sept, ont vocation à favoriser la diversification du partenariat bilatéral, a-t-il dit, faisant état de "la signature, aujourd'hui, d'un accord sur l'exemption de l'obligation de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service, en vue de faciliter les déplacements de délégations officielles entre les deux pays". La deuxième étape concerne "l'activation des mécanismes institutionnels de coopération bilatérale, à travers l'accélération de l'organisation de la prochaine session de la commission mixte, la mise en œuvre du mécanisme de concertation politique entre les deux pays et la dynamisation du Conseil d'affaires algéro-camerounais créé en janvier 2023", a poursuivi le ministre. Quant à la troisième et dernière étape, "il s'agit de définir et d'actualiser les priorités de la coopération bilatérale, en capitalisant sur les résultats obtenus dans les domaines traditionnels tels que le domaine militaire, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle et le transport sous toutes ses formes, mais aussi en étendant les priorités de coopération pour inclure des domaines en lien avec les efforts de développement national dans les deux pays, comme l'énergie, les mines, l'industrie pharmaceutique, l'agriculture et la pêche", a souligné M. Attaf. Il a également insisté sur la nécessité de "redoubler d'efforts pour promouvoir le commerce intra-africain dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)". L'Algérie attache aussi une grande importance au renforcement des traditions de "concertation bilatérale" et de "coordination politique" entre les deux pays concernant les développements de la situation dans leurs espaces d'appartenance respectifs, les questions de paix, de sécurité et de développement dans le continent africain et les événements rapides et préoccupants sur la scène internationale qui impactent les pays et les peuples africains, a soutenu le ministre d'Etat. Il a, à cet égard, souligné que "ces évolutions confirment la nécessité de redoubler d'efforts pour renforcer les convergences entre les deux pays à plusieurs niveaux, en commençant par le bilatéral, car l'Algérie et le Cameroun œuvrent continuellement à promouvoir la paix et la stabilité dans leurs espaces d'appartenance marqués par des tensions. En second lieu, M. Attaf a évoqué "l'engagement ferme de l'Algérie et du Cameroun en faveur du projet d'unité africaine et du renforcement du rôle de l'Union africaine afin de mettre notre continent à l'abri des tiraillements et des polarisations qui caractérisent le monde actuel". Enfin et surtout, a ajouté le ministre, au niveau international car "l'Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, et le Cameroun, en tant que président en exercice de l'Assemblée générale des Nations Unies, plaident pour l'avènement d'un ordre international plus juste, plus équitable et plus équilibré". Pour sa part, M. Lejeune Mbella Mbella a souligné que cette rencontre "marque un nouveau départ dans les relations entre le Cameroun et l'Algérie dans plusieurs domaines, visant à renforcer le partenariat solide qui unit les deux pays depuis plus de soixante ans", mettant en exergue "la profondeur de ces relations aux niveaux politique et diplomatique, qui ont toujours été dynamiques". Il a également évoqué les relations économiques entre les deux pays et les moyens de les développer au mieux des intérêts des deux peuples, rappelant "l'ensemble des accords signés entre l'Algérie et le Cameroun, dont l'accord de coopération dans le domaine du transport aérien entre Air Algérie et son homologue camerounaise, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour les opérateurs économiques des deux pays". Le ministre camerounais a également évoqué l'accord relatif à l'activation de la Zone de libre-échange continentale africaine, "d'autant que l'Algérie est la troisième plus grande puissance économique en Afrique et qu'à ce titre, le Cameroun peut s'inspirer de son expérience dans l'accompagnement des projets économiques", a-t-il dit. Il a, par ailleurs, salué les efforts déployés dans le domaine de l'enseignement supérieur, notamment la formation d'étudiants camerounais dans les universités algériennes dans plusieurs spécialités.