Un ouvrage collectif intitulé "Les mouvements amazighs en Afrique du nord", consacré à l'étude du mouvement amazigh en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Lybie et en Egypte a été publié récemment sous la direction de l'universitaire algérien Nacer Djabi. Cet ouvrage de 358 pages publié aux éditions Chihab est la première étude universitaire consacrée à ce mouvement et qui rassemble les écrits de plusieurs sociologues, anthropologues, ou encore politologues sur des échantillons provenant de neuf régions des pays en question restées amazighophones dans leur quotidien. Dans "Le mouvement culturel amazigh au Maroc: le processus d'une transformation, le cas du Rif et du Moyen Atlas", une étude des sociologues marocains Harrami Noureddine et Khalid Mouna coordonnée par Driss Benlarbi, les chercheurs fournissent une "cartographie des locuteurs des langues berbères" ainsi que des indicateurs socio-économiques des régions amazighophones. Cette partie de l'étude considère que cette "composition ethnolinguistique de la population" est l'objet d' "enjeux politiques et identitaires" ayant profondément marqué la construction antagoniste" de l'histoire du Maroc. Les événements ayant secoué plusieurs pays arabes en 2011 ont également conduit à une "évolution notable de la question Amazigh en Lybie, suite à la chute du régime de Kadhafi et des forces de répression du pouvoir central" qui ont longtemps attisé la division des Amazighs du nord (principalement établis dans les villes de Djbel Nefoussa, Zouara et Tripoli) et les Touaregs" dans le sud, rapporte une étude signée Dida Badi et Bilal Abdallah. Il est fait état du même constat concernant l'oasis amazighophone de Siwa en Egypte (820km à l'ouest du Caire), une région touristique qui compte plus de 32 000 habitants répartis sur onze tribus. Les travaux de recherche publiés dans cet ouvrage ont été réalisés grâce à une subvention du Centre de recherche pour le développement international (Crdi) au Canada.