Le Comité de coordination des associations espagnoles de solidarité avec le Sahara occidental (CEAS-Sahara) a adressé une lettre au futur gouvernement espagnol dans laquelle il invite le chef du prochain exécutif, Pedro Sanchez, à s'engager davantage en faveur de la décolonisation du Sahara occidental, soulignant que "l'Etat espagnol est responsable historiquement et juridiquement du conflit sahraoui". Dans cette lettre ouverte publiée mardi sur les colonnes de la presse espagnole, le CEAS-Sahara a appelé le prochain gouvernement de travailler activement dans le cadre des résolutions des Nations unies en faveur de la décolonisation du Sahara occidental dans le cadre de l'organisation d'un référendum prévoyant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. La lettre ouverte adressée à Pedro Sanchez intervient après les résultats des élections législatives anticipées organisées les 28 avril en Espagne et remportées par son Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), avec 28,7 % des voix et 123 sièges au Congrès des députés (chambre basse). Dans le programme électoral du PSOE, publié le 15 avril, le parti a affirmé à travers la section consacrée à la Méditerranée et au Moyen-Orient, qu'il va promouvoir la solution du conflit du Sahara occidental à travers la mise en œuvre des résolutions des Nations unies, qui garantissent la droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le PSOE s'est engagé également à travailler pour parvenir à une "résolution de conflit juste, définitive, mutuellement acceptable et respectueuse du principe d'autodétermination du peuple sahraoui, ainsi que pour promouvoir le contrôle des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés". Les associations espagnoles d'amitié et de solidarité avec le peuple sahraoui, regroupées au sein du Comité, ont insisté à l'occasion, à ce que "le gouvernement espagnol précise clairement sa responsabilité politique, juridique et historique dans le conflit sahraoui", ajoutant que les engagements exprimés par le PSOE dans son programme électoral doivent être "respectés et concrétisés". "L'Etat espagnol a abandonné le peuple sahraoui sans conclure le processus de décolonisation que nous avions engagé et sans respecter son droit à l'autodétermination en raison du chantage qu'implique le Maroc à travers sa "Marche verte". Cependant, notre responsabilité persiste dans la situation actuelle et, conformément au droit international, après 43 ans, nous continuons d'être le pouvoir administrateur de jure", a dénoncé le Comité des associations espagnoles dans sa missive. Le CEAS-Sahara a souligné, en outre, qu'il est "temps de changer la politique espagnole vis-à-vis du Sahara occidental, d'abandonner une fausse neutralité et de travailler de manière active et unie pour une politique digne". Dans ce contexte, il a invité le nouveau gouvernement à "s'engager activement dans le cadre de l'ONU et de l'Union européenne en faveur de la réalisation d'un référendum d'autodétermination garantissant l'expression libre et authentique de la volonté du peuple sahraoui".