L'Algérie, la Tunisie et l'Egypte ont réitéré leur appel au dialogue pour une solution politique, durable, négociée dans le cadre des Nations unies en Libye, où le processus politique est dans l'impasse depuis le début de l'offensive début avril de Khalifa Haftar sur Tripoli. Les chefs de la diplomatie de ces trois pays voisins se sont à nouveau réunis à Tunis pour discuter du développement de la situation en Libye voisine, soulignant leur volonté de travailler ensemble pour rapprocher les parties libyennes et les convaincre à opter dans l'immédiat pour un cessez-le-feu. "Les derniers développements en Libye et les moyens d'arrêter les combats et de reprendre le processus politique entre les différentes parties libyennes sous les auspices des Nations Unies étaient le principal souci partagé lors de la réunion", a indiqué la déclaration commune à l'issue de la réunion. Les ministres ont réaffirmé leur attachement à l'unité, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Libye et à la nécessité d'unir toutes les institutions nationales libyennes et de les réhabiliter afin qu'elles puissent assumer pleinement leur responsabilité d'exprimer la volonté populaire, de représenter toutes les composantes du peuple libyen et de s'acquitter de ses obligations nationales afin de préserver ses capacités et ses intérêts. Les troupes de Haftar sont toujours bloquées aux portes de Tripoli. Selon un dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au 9 juin, 653 personnes ont été tuées depuis le début de cette offensive sur Tripoli, dont 41 civils, et 3547 blessés, parmi lesquels 126 civils. D'après l'ONU, les combats ont aussi fait 91.000 déplacés. Mardi, l'émissaire de l'ONU en Libye Ghassan Salamé s'est entretenu séparément avec le chef du GNA, M. Sarraj, puis avec le vice-Premier ministre Ahmed Meitig. Les discussions ont porté sur les "moyens de reprendre le dialogue politique", a indiqué la mission de l'ONU sans donner d'autres détails. Le GNA exige le retrait des agresseurs de Tripoli vers leurs positions initiales, dans le sud et l'est du pays, alors que Haftar affirme de son côté combattre des "terroristes" et refuse lui aussi de faire marche arrière, synonyme d'échec pour lui et ses alliés. Depuis la chute en 2011 de l'ex-président Mâamar El Gueddafi, la Libye est plongée dans le chaos avec de nombreuses milices qui font la loi et une lutte de pouvoir depuis 2016 entre le GNA et M. Haftar, à la tête d'une Armée nationale libyenne (ALN).