L'Algérie a appelé, mardi à Yokohama (Japon), par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à considérer le continent africain comme un espace "dynamique" participant "activement" à l'essor de l'économie mondiale. "L'Algérie considère que l'ambition partagée d'un partenariat d'exception, dans le cadre de la TICAD, doit nécessairement se traduire par un changement de paradigme, pour évoluer d'une vision projetée d'un continent réduit à un simple récipiendaire d'assistance ou de réservoir de matières premières et de marché commercial et de consommation, un continent tourmenté par nombre de cirses et de conflits, vers un espace économique dynamique participant activement à l'essor de l'économie mondiale", a indiqué M. Boukadoum lors d'une allocution prononcée à l'occasion de la réunion préparatoire de la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 7), prévue du 28 au 30 août. Pour le chef de la diplomatie algérienne, "les attentes de l'Afrique imposent la nécessité pour les partenaires internationaux de s'engager véritablement dans un effort soutenu visant à renforcer les capacités humaines de développement du contient". "Ceci passe, notamment, par un transfert de technologie réel devant permettre à terme à l'Afrique de développer son potentiel industriel de transformation de ses ressources naturelles à forte valeur ajouté par l'emploi et la création de richesses, et tirant les bénéfices de l'association de toutes les composantes des sociétés africaines, notamment les jeunes, les femmes ou encore le secteur privé", a-t-il relevé. Boukadoum a estimé que, depuis son lancement en 1993, la TICAD a été d'"un apport appréciable à la stimulation de la croissance économique et du développement durable du continent africain" et "doit continuer à s'adapter aux mutations que connait l'Afrique avec comme ambition légitime de s'ériger en partenariat égal, dynamique et proactif". Dans ce même ordre d'idées, il a indiqué que les défis liés à la paix et à la sécurité sur le continent africain, y compris le terrorisme, "sont des facteurs qui entravent sérieusement la capacité des Etats à répondre aux phénomènes et la mise en place d'infrastructures économiques pérennes". "Il s'agit d'un domaine qui mériterait une coopération plus significative entre le Japon et les autres partenaires de la TICAD et l'UA, à travers sa Commission", a-t-il affirmé. Boukadoum a, enfin, affirmé que "le succès de la TICAD est intrinsèquement lié à la capacité de ses co-organisateurs à asseoir un mécanisme efficace et pérenne de suivi-évaluation qui accompagne régulièrement la réalisation des projets et programmes inscrits dans le plan d'action", ajoutant qu'un tel mécanisme "doit veiller à dépasser le caractère bilatéral qui prévaut actuellement en la matière pour tirer pleinement les dividendes certaines d'une approche multilatérale de la TICAD".