Le président de l'Assemblée populaire nationale, Slimane Chenine, a averti mardi que la situation économique du pays était "de plus en plus tendue". "Aujourd'hui, la prudence est requise quant à la situation économique de plus en plus tendue suite aux politiques inopérantes suivies par le passé, et qui étaient basées sur le monopole et l'économie de rente profitant à une clique au détriment du reste des citoyens", a affirmé M. Chenine lors de la séance d'ouverture de la session ordinaire 2019-2020, qui s'est déroulée en présence du Premier ministre, Noureddine Bedoui et des membres du Gouvernement. Une situation économique aggravée encore par "l'attentisme, l'absence d'esprit d'initiative et la frilosité excessive", a souligné le président de l'APN, plaidant pour "l'accompagnement des entreprises économiques pour la reprise de leurs activités et le traitement de tout ce qui est susceptible de les entraver à travers des solutions économiques et non seulement administratives". Par ailleurs, M. Chenine a appelé à "tenir compte de la situation sociale difficile que connaît le pays avec le régression du pouvoir d'achat et le recul de certains indicateurs économiques". Il a estimé, dans ce sens, "inacceptable la récurrence de problèmes qu'on croyait réglés comme les coupures d'eau et d'électricité, les mauvaises prestations sanitaires et d'autres maux qui empoisonnent le quotidien des citoyens au moment où nous aspirons à une bonne rentrée sociale". D'autre part, le ministre des Finances, Mohamed Loukal, a indiqué à la presse au sujet des salaires impayés des travailleurs des entreprises dont les patrons sont incarcérés, que ces salaires seront versés "dans les prochains jours" et que "toutes les situations en suspens seront réglées". A la question de savoir si les emplois au sein de ces entreprises seront préservés, le ministre a réaffirmé qu'"aucun emploi ne sera supprimé, mieux encore les emplois seront consolidés grâce aux administrateurs". Sur le même dossier, le ministre du Commerce Saïd Djellab a indiqué, en réponse à une question sur les importations gelés de ces entreprises en raison du gel de leurs comptes bancaires, que "la désignation d'administrateurs à la tête de ces entreprises allait permettre de régler ce problème". A une autre question sur l'importation des véhicules de moins de trois ans, M. Djellab s'est contenté de répondre que ce dossier "était toujours à l'étude au niveau du Gouvernement". De son côté, le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Hassan Rabehi, a fait savoir en réponse à une question de l'APS sur la durée que prendrait le dégel des comptes bancaires des entreprises concernées que "quel que soit la durée que prendrait cette procédure qui relève de la Justice, le but escompté est de préserver les entreprises et de conserver les emplois". Soulignant que "la justice demeure souveraine et il ne faut pas s'immiscer dans son travail", il a ajouté: "j'ai eu des réunions avec des représentants de ces entreprises à qui j'ai fait part de la volonté sincère du Gouvernement algérien à accompagner leurs efforts et à œuvrer sérieusement en vue de leur venir en aide". "L'Algérie a besoin aujourd'hui non seulement des entreprises performantes, mais aussi de toutes celles qui contribuent au renforcement de l'économie nationale", a-t-il conclu.