La communauté sahraouie d'Europe et les participants à la grande manifestation de soutien au peuple sahraoui, samedi à la place de la République (Paris), ont appelé à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental qui permettra aux Sahraoui de décider librement de leur avenir. A l'appel de la Coordination des associations de soutien au Sahara occidental en France, la manifestation a débutée peu après 15h00 et a vu la participation de plusieurs centaines de personnes, venus adresser un message fort à Paris pour qu'elle joue un rôle constructif dans le règlement du conflit au Sahara occidental, conformément aux principes et à la Charte des Nations Unies qui garantissent au peuple sahraoui son droit inaliénable à l'autodétermination. La manifestation a été également l'occasion pour les participants, la communauté sahraouie établie en Europe, les associations et les partis politiques, ainsi que les acteurs de la société civile solidaires avec les Sahraouis dans leur combat, pour dénoncer les violations des droits humains perpétrées par les forces d'occupation marocaines au Sahara occidental et pour demander au Conseil de sécurité de l'ONU d'étendre le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits humains dans la dernière colonie en Afrique. Les manifestants ont demandé à la France de renoncer au soutien et à la protection de l'occupant marocain dans les enceintes internationales, de respecter le droit au peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, ainsi que la libération des prisonniers politiques sahraouis, en particulier ceux de Gdeim Izik. Le représentant du Front Polisario en France, Oubbi Bouchraya Bachir, a insisté à la veille sur la nécessité de faire de cette mobilisation une occasion pour soutenir sur un territoire européen, la résistance pacifique du peuple sahraoui contre l'occupation marocaine. A l'issue d'une réunion d'évaluation tenue, hier, au siège de la Représentation du Polisario à Paris avec les associations actives de la communauté sahraouie et les représentants du mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui en France, Oubbi Bouchraya a affirmé que "la manifestation s'est fixée comme objectif de permettre au peuple sahraoui à travers sa communauté en France et en Europe d'exprimer son ralliement au Front Polisario en vue de recouvrer la liberté et l'indépendance du peuple sahraoui ainsi que son droit inaliénable à la souveraineté sur son territoire et ses ressources naturelles". Le diplomate sahraoui a réitéré, dans ce sillage, au nom du Front Polisario "la nécessité de saisir cette occasion pour exprimer l'attachement du peuple sahraoui à construire un avenir radieux fondé sur le respect de la souveraineté nationale et du bon voisinage". "La politique du régime marocain qui mise toujours sur la poursuite du conflit entre les deux peuples frères est un pari perdu et l'établissement d'un Etat indépendant au Sahara occidental est une évidence historique qui profitera aux relations bilatérales entre les deux pays et peuples", a-t-il rappelé. La "complicité" de la France dénoncée A quelques jours de l'organisation de cette manifestation, des partis politiques, des ONG et des associations de la société civile avaient appelé à une large participation pour soutenir la lutte pacifique du peuple sahraoui pour l'autodétermination et l'indépendance. Il s'agit notamment du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) qui s'est déclaré, dans son communiqué, "pleinement solidaire de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Le Mouvement a appelé ses adhérents à participer massivement au rassemblement du 12 octobre qui est aussi la journée du 44ème anniversaire de l'Unité nationale du peuple sahraoui proclamée le 12 octobre 1975. Pour le MRAP, la manifestation sera également l'occasion pour "exiger des autorités européennes et des gouvernements des Etats membres de l'UE qu'ils respectent les arrêts de la Cour de Justice de l'Union européenne de 2016 et 2018 qui stipulaient que le Maroc et le Sahara occidental sont deux entités distinctes" et que les accords commerciaux entre l'UE et le Maroc ne pouvaient pas inclure les territoires sahraouis occupés. Le Parti communiste français (PCF) a, de son côté, lancé un appel pour une large participation à cette grande manifestation pour exiger la mise en œuvre des résolutions de l'ONU en faveur de l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui. "Le Maroc, qui occupe le Sahara occidental, bloque toutes les initiatives de paix, utilise une répression brutale et saccage les ressources naturelles", a dénoncé le PCF, soulignant que "l'occupation du Sahara occidental a été rendue possible grâce à la complicité de la France qui, au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, soutient l'occupant marocain en violation flagrante du droit international".