Les participants au séminaire international "La politique Ottomane dans l'espace maritime et saharien de la région du Maghreb, à l'ère contemporaine (1518-1918)" ont plaidé au terme de leurs travaux mercredi à Laghouat pour la promotion de la coopération et de la recherche scientifique entre l'Algérie et la Turquie. Les participants à la rencontre, de deux jours, ont mis l'accent sur le développement de la coopération scientifique entre les deux pays, notamment dans le domaine de la recherche en histoire liée à la présence ottomane pour une écriture exacte de l'histoire de cette importante période. Les présents au séminaire ont, en outre, valorisé la coopération algéro-turque qu'ils ont jugée de "fructueuse", avant de mettre l'accent sur son développement au service des deux pays qui entretiennent des relations historiques étroites à même d'ouvrir de larges perspectives dans divers domaines de coopération. Le directeur du laboratoire du patrimoine ottoman à l'université "Alger-2, Abou El-Kacem Sâadallah", Chakib Benhifri, a mis en avant l'importance de l'étude et de l'enseignement de la langue turque qui, a-t-il dit, est "la clef pour la compréhension et l'étude de l'histoire de l'Algérie et de la région maghrébine durant la présence ottomane, en se référant aux ouvrages et manuscrits remontant à cette ère de l'histoire." "La recherche dans l'histoire commune entre l'Algérie et l'Etat ottoman, longue de trois siècles, ne peut se faire uniquement sous l'éclairage de références espagnoles, italiennes et françaises +empoisonnées+ léguées par l'école coloniale française", a soutenu M. Benhifri. Selon l'intervenant, "des milliers de documents et manuscrits, appelés Registres du Beylik, des finances et des tribunaux et d'autres documents officiels, légués par l'Etat Ottoman, devront servir de référents pour traiter de la présence ottomane, avec l'appui de l'apprentissage de la langue turque et la recherche dans les ressources officielles, en vue d'une compréhension exacte concernant la présence ottomane en Algérie et au Maghreb". Pour M. Benhifri, "une recherche lucide dans les référents originaux, archives ottomanes existantes en Algérie et en Turquie, permettront la correction de l'histoire ottomane en Algérie et dans la région en général". Plus de 2.500 apprenants de la langue turque ont été formés depuis 2013 par le département de langue turque à l'université Alger 2, en coordination avec le centre turc "Younes Amri", selon le même intervenant qui s'est penché aussi sur les perspectives de développement de l'enseignement de cette langue en Algérie. Les travaux du séminaire ont été sanctionnés par la signature de conventions de coopération entre la Direction générale des archives nationales et le Centre de recherche en sciences islamiques et de civilisation de Laghouat, en vue de relancer la coopération entre les deux institutions, échanger les expériences et tirer profit des documents historiques à mettre à la disposition des groupes de recherche. Des conventions liées à la coopération scientifique seront également signées entre des universités algériennes et turques pour promouvoir les échanges scientifiques et culturels entre les deux parties. Initiée par la Direction générale des Archives nationales, en coordination avec la Direction générale de la Recherche scientifique et du Développement technologique, l'Université et le Centre de recherches et d'études islamiques de Laghouat, le séminaire (15-16 octobre) a regroupé plus de 120 participants, nationaux et étrangers, entre enseignants universitaires et chercheurs dans le domaine, dont la Turquie, l'Espagne et le Maroc.