Un accord de coopération a été conclu, mardi à Alger, entre l'Institut national de la recherche forestière (INRF) et le Centre de développement des technologies avancées (CDTA) en vue de mettre en place des dispositifs efficaces pour la mise en application des résultats de la recherche en matière forestière et l'utilisation optimale du dispositif d'anticipation à distance des incendies, présenté le même jour. Cet accord a été signé par le directeur général de l'INRF, Zendouche Wahid et le directeur général du CDTA, Gouti Mourad, à l'occasion d'une journée d'étude consacrée à la présentation d'un projet innovant de lutte contre les feux de forêts, en présence du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chérif Omari. M. Omari a aussi été présent lors de la première utilisation de cet appareil innovant, appelé "Leader". Il s'est félicité, en outre, de cette innovation "intelligente" qui permet, non seulement, d'anticiper les départs d'incendies de forêts, mais comprend, également, d'autres applications qui permettent de maitriser les niveaux de pollution et les données maritimes et environnementales. Rappelant que quelque 6.000 hectares de forêts avaient été ravagés cette année par les incendies de forêt, M. Omari a estimé nécessaire de généraliser cette innovation au niveau national, faisant état de la mise en place des comités mixtes regroupant plusieurs secteurs à l'instar de l'Industrie, de la Recherche scientifique, de l'Agriculture... etc, en vue de relancer et d'étendre l'expérience à l'ensemble du territoire national. De son côté, le Dg de l'INRF a indiqué que ce modèle "efficace" d'anticipation des feux de forêts avait été conçu par des chercheurs algériens au niveau du CDTA. Une fois cet appareil généralisé au niveau du secteur des forêts, les risques d'incendies seront inévitablement réduits au minimum, a-t-il fait savoir. Pour sa part, le Dg du CDTA a affirmé que l'appareil "Leader", qui couvre une superficie de 300 km², permettrait d'anticiper les grands incendies de forêt avant même leur départ, ajoutant que sa valeur financière oscillait entre 10 et 20 millions DA. Il a souligné, en outre, la nécessité de développer l'utilisation de cet appareil pour plus d'efficacité et d'efficience, précisant que l'accord de coopération signé entre l'INRF et le CDTA visait à atteindre cette finalité. De son côté, le directeur de la protection du patrimoine forestier, Boumessaoud Abdelghani a fait savoir que le patrimoine forestier de l'Algérie s'étendait sur une superficie de 4.149.400 ha (27% au Centre, 43% à l'Est, 29% à l'Ouest et 1% dans les zones sahariennes). Dans le même sillage, précise-t-il, les wilayas du Centre et de l'Est du pays sont les zones les plus exposées aux incendies de forêts, à l'instar de Blida, Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Ain Defla, El-Taref, Bouira, Tipaza, Médéa et Skikda. Par ailleurs, le même responsable a affirmé que les départs de 85% de ces incendies étaient "inconnus", 7% "connus" tels les feux de campement, et 6% "délibérés". Il a ajouté, également, que la région du Centre était la plus touchée par les feux de forêts (60%), sachant que le couvert forestier de 6 wilayas, dont Tissemsilt et Guelma, avait été ravagé à 70%.