Des députés de l'Assemblée populaire nationale (ANP) ont critiqué certaines procédures contenues dans le projet de loi de Finances 2020 (PLF 2020), notamment celles relatives à l'augmentation de taxes et d'impôts dans certains domaines, ce qui est à même d'affaiblir le pouvoir d'achat du citoyen, estimant que le Gouvernement s'est tourné vers "des solutions faciles" dans l'élaboration des textes au lieu "de réformes profondes fondées sur des bases économiques et commerciales". Lors de la séance d'après-midi consacrée à l'examen du PLF 2020, les députés ont déploré l'absence "d'un réel diagnostic" de la situation économique difficile que traverse le pays et "l'incapacité du Gouvernement à proposer des solutions efficaces" aux problèmes que connait l'économie nationale, à l'image de la diversification de l'économie locale, la réduction de la dépendance aux hydrocarbures, l'amélioration du climat de l'investissement, la relance des projets productifs, l'amélioration du recouvrement fiscal et la réforme des banques et du système financier et douanier, ajoutant que le Gouvernement a préféré "recourir aux procédures classiques à même de couvrir le déficit budgétaire et d'imposer au citoyen plus de taxes directes et indirectes". Le député Ahmed Seliaa (groupe des indépendants) a indiqué, dans ce sens, que le Gouvernement "n'a consenti aucun effort" pour l'élaboration du PLF 2020, ajoutant qu'il s'est tourné vers "les solutions faciles et d'austérité, à l'instar de la réduction des budgets et l'augmentation de certaines taxes afin de couvrir le déficit budgétaire, ce qui est à même d'affecter le pouvoir d'achat du citoyen, et ce malgré que le Gouvernement se dit attaché au caractère sociale de l'Etat". De son côté, le député Akacha Fakih (TAJ) a fait savoir que le PLF 2020 "n'est pas à la hauteur des aspirations des citoyens", car contenant des "procédures classiques" sans pour autant proposer des solutions objectives pour sortir de l'économie rentière et promouvoir les secteurs de l'Agriculture, de l'Industrie et du Tourisme, ajoutant que le PLF 2020 est exempt de réformes dans les domaines financiers, monétaires et fiscaux, outre le changement de la monnaie à même d'absorber la masse monétaire se trouvant en dehors des banques. "L'économie nationale a besoin de procédures efficaces au lieu de solutions de rechange", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, le député du Groupe d'Indépendants, Kada Kouadri a fustigé la suppression de la règle 51/49 relative aux investissements étrangers en Algérie, "signe de souveraineté nationale", sans identification des secteurs stratégiques que touchera cette dérogation, ce qui constitue, selon lui, un dépassement du rôle de contrôle que doit mener le Parlement", ajoutant que le PLF 2020 a fait recours aux solutions faciles, à savoir "le financement non conventionnel, l'endettement extérieur ou la poche du citoyen" afin de couvrir le déficit budgétaire. A ce titre, il a appelé à revoir la nature de l'économie nationale, "fondée sur la distribution et pas la production", et ce en trouvant des alternatives efficaces et en renonçant aux solutions classiques dans sa gestion. Pour rappel, le ministre des Finances, Mohamed Loukal avait présenté, mercredi, le projet de loi de Finances (PLF 2020) devant l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une séance plénière, présidée par Slimane Chenine, président de l'APN, en présence de plusieurs ministres. L'examen du PLF 2020 par l'APN se poursuivra deux jours durant, avant la réponse du ministre du secteur prévue jeudi. Le PLF 2020 sera présenté, jeudi, au vote en séance plénière de l'APN.