Les présidents des groupes parlementaires ont insisté, jeudi à Alger, sur l'impératif d'intensifier et d'élargir les investissements dans les secteurs hors hydrocarbures à l'instar de l'Agriculture et du Tourisme afin de créer de la richesse et des postes d'emploi, plaidant pour l'amélioration des subventions de l'Etat. Lors d'une séance plénière présidée par Slimane Chenine, en présence du ministre des Relations avec le Parlement, Fethi Khouil, consacrée à l'examen du projet de loi de Finances (PLF 2020) à l'Assemblée populaire nationale (APN), les présidents des groupes parlementaires ont mis l'accent sur l'impératif de sortir de la dépendance aux hydrocarbures et d'investir dans d'autres secteurs alternatifs à l'instar de l'Agriculture, du Tourisme et des services afin de créer de la richesse et réaliser le développement durable. Ils ont également souligné l'impératif d'orienter les subventions de l'Etat aux catégories qui en ont véritablement besoin, à travers "l'élaboration d'un fichier national des nécessiteux". A ce propos, la présidente du groupe parlementaire du parti des Travailleurs (PT), Khadidja Boudine a plaidé pour "la relance nécessaire consécration du processus de lutte contre la corruption et la confiscation des richesses acquises de manière illégale". Mme. Boudine a mis l'accent, par ailleurs, sur l'importance d'octroyer aux secteurs de l'Education nationale, de la Santé et de la Formation professionnelle un budget conséquent eu égard à leur impact sur la vie du citoyen, jugeant nécessaire de créer des postes d'emploi pour les jeunes, et mettant en valeur la mesure prise par le Gouvernement visant à la confirmation des contrats de pré-emploi. Intervenant au débat, M. Hadj Cheikh Barbara, président du groupe parlementaire du Mouvement populaire algérien (MPA) a mis en avant le rôle du PLF dans la continuité des activités de l'Etat, déplorant l'absence de mesures susceptibles d'encourager l'investissement hors-hydrocarbure, de régulariser le foncier et d'éliminer le marché parallèle, ou encore d'enrichir le débat sur la règle de 49-51 régissant l'investissement étranger. "L'Algérie possède-t-elle des centres expérimentés pour le contrôle technique des véhicules", s'interroge le même député au sujet de l'autorisation d'importation des véhicules de moins de 3 ans. M.Barbara a partagé le même avis que ses collègues députés sur l'impératif d'affecter les transferts sociaux à ses véritables ayants- droit et par conséquent préserver le pouvoir d'achat du citoyen. Quant à Hadj Belghouti (président du groupe parlementaire du front El Moustakbal), il a indiqué que ce projet est une copie conforme des versions précédentes qui ont démontré l'absence d'une vision prospective et stratégique, mettant l'accent sur l'impératif de sortir de la dépendance absolue aux hydrocarbures et de viser d'autres secteurs sources de richesse. Il s'est interrogé sur la non introduction du numérique dans les secteurs du recouvrement fiscal et les nouvelles taxes imposées aux citoyens, déplorant que ce projet manque de mesures concernant les terrains mal exploités par des personnes sous prétexte d'investissement. Pour sa part, Mme Beldia Khemri (Union Nahda-Adala-Bina) a appelé à l'institution d'une carte nationale des ayants droit de l'aide sociale afin que les transferts sociaux seront remis sur les rails. Elle a ajouté que le prochain gouvernement est tenu de mettre en place un système de surveillance et de suivi de tous les secteurs pour assurer la transparence et pour ne pas compter sur les recettes du pétrole mais sur l'élément humain et d'autres secteurs importants à l'image de l'agriculture. Mme Karima Admane (Tajamoue Amel El Jazair +TAJ+) a estimé, quant à elle, impérative la numérisation du secteur des impôts , outre l'amélioration du climat économique en recourant à l'investissement hors du secteur des hydrocarbures. La même intervenante a insisté sur l'importance de développer le système fiscal, de mettre fin à la bureaucratie dans les transactions, d'amender la loi sur l'investissement et de revoir la règle 49/51 en expliquant et définissant les secteurs non stratégiques, mettant en avant l'importance du secteur informatique et de la priorité de la couverture sociale. De son côté, le député du groupe des indépendants, Youcef Djebailia a indiqué que "le recours à l'agriculture comme alternative aux hydrocarbures permettra de créer de la richesse et des postes d'emploi", mettant l'accent sur l'importance de régulariser le foncier, d'accorder un intérêt particulier aux secteurs de la Santé et de l'Education nationale et de revoir les programmes de logement qui n'ont pas réussi, jusqu'à ce jour, à mettre fin à la crise des logements. Pour sa part, le député Mohamed Kidji du Rassemble national démocratique (RND) a estimé nécessaire de se baser sur l'industrie et l'agriculture et de créer le climat favorable à l'investissement en vue de relancer l'économie nationale, relevant l'importance de moderniser le secteur des impôts, d'encourager la numérisation et de contenir la crise des logements. Il a souligné, à cet égard, la nécessité de créer un marché foncier pour la construction des logements de formule "location" afin de mettre un terme à la hausse des prix de loyer qui dépassent le revenu mensuel du locataire. Khaled Bouriah du parti du Front de libération nationale (FLN) a, de son côté, appelé à la création d'un climat des affaires favorable à l'investissement sans pour autant toucher aux intérêts nationaux, la recherche d'autres ressources de richesse et la rationalisation des dépenses publiques ainsi que la protection du pouvoir d'achat du citoyen. Il s'est interrogé, en outre, sur les obstacles qui entravent le développement d'autres secteurs tels l'agriculture et le tourisme, au vu du recul des cours de pétrole sur les marchés internationaux. Il a mis l'accent, aussi, sur la nécessité de trouver de nouveaux mécanismes d'investissement dans le domaine agricole, de faciliter l'exploitation des terres agricoles et de contenir le marché parallèle.