Des députés, qui débattaient du projet de loi de finances (PLF) pour 2013, ont appelé lundi à faire des secteurs agricole et industriel le moteur du développement économique en Algérie pour pouvoir sortir de la dépendance persistante envers le secteur des hydrocarbures. La députée Zoubida Chafi (RND) a ainsi plaidé pour la promotion des exportations agricoles en mettant l'accent sur l'industrie de transformation des produits agricoles pour qu'ils deviennent des produits alternatifs aux exportations des hydrocarbures. La même députée a d'autre part insisté sur le rôle de la planification et du contrôle des dépenses publiques, en proposant d'autoriser les présidents des APC à conquérir les investissements même en dehors de leurs communes. Pour Mohamed Mediani du FNA, le développement de l'agriculture en Algérie, dotée de potentialités naturelles énormes, nécessite des moyens et des équipements adéquats. "Avec plus de moyens une wilaya comme Ain Defla peut devenir la Californie algérienne", a-t-il Le représentant du FLN, Abderrahmane Idriss a proposé la promotion de l'investissement agricole par la création d'un Fonds de développement de l'agriculture montagneuse. La députée du même parti Yamina Chrif a, de son côté, suggéré la création en force d'entrepôts pour le stockage des céréales ainsi que de grands marchés de fruits et légumes pour parer à la flambée des prix de ces produits. Elle a d'autre part invité l'exécutif à renforcer la lutte contre la corruption et la bureaucratie et à mettre fin, ou du moins réduire, l'emploi précaire. Le député du PT, Mohamed Boughenara a aussi interpellé le gouvernement sur la question de l'emploi précaire qu'il faut, recommande-t-il, remplacer par des mécanismes durables. Il a par ailleurs exprimé l'insatisfaction de son part quant à l'octroi d'un prêt de 5 milliards de dollars au FMI, décidé récemment par l'Algérie. Mme Rahima Nemr (UFDS) a axé son intervention sur l'accès au logement, notamment le logement rural, en proposant le relèvement de l'aide de la CNL à la construction rurale de 700.000 DA actuellement à pas moins de 1,5 million de DA. Hammou Didouche du FFS s'est, quant à lui, intéressé au secteur industriel en déplorant le "faible" budget consacré à ce secteur. "Avec seulement une cinquantaine de milliards de DA alloués à l'investissement industriel en 2013, on assiste à une réelle désindustrialisation du pays", s'est-il indigné. Même constat fait par le député FFS pour le budget consacré aux Plans communaux de développement (PDC) qui "ne dépassent pas les 40 milliards de DA en 2013 et c'est dérisoire par rapport aux budgets alloués à d'autres secteurs". Pour ce député du plus vieux parti d'opposition en Algérie, le plus important est de voir "l'argent public arriver au citoyen algérien". "Il faut réussir coûte que coûte de sortir de la légitimité pétrolière pour arriver à la légitimité productive", a soutenu à son tour le député du Front du changement (FC), Mansour Abdelaziz. M. Brahim Touahria (FLN) a, pour sa part, évoqué la question "de l'austérité", non pas budgétaire, mais industrielle. "Pourquoi ne pas aller récupérer les déchets ferreux dans la wilaya d'Illizi et récupérer ainsi des milliards (à) c'est ça l'austérité pour moi", a-t-il dit. Les débats autour du plf 2013 prendront fin mardi après-midi avec l'intervention des chefs de groupes parlementaires et la réponse du ministre des Finances, Karim Djoudi. Le vote du projet de loi aura lieu le 11 novembre prochain.