L'élection présidentielle du 12 décembre 2019 qui a propulsé Abdelmadjid Tebboune à la tête de la magistrature suprême est intervenue dans un contexte particulier pour l'Algérie, marqué par une rupture avec les anciennes pratiques et une volonté d'aller vers un Etat de droit et la consécration de la démocratie. Contrairement aux précédents rendez-vous électoraux, la présidentielle du 12 décembre n'a pas été organisée ou encadrée par le ministère de l'Intérieur et l'Administration, mais par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) qui a pris en charge la gestion de toutes les étapes du processus électoral, allant de la préparation du scrutin jusqu'à l'annonce des résultats provisoires. Cette Autorité qui est une instance permanente, indépendante et impartiale, jouissant du statut de personne morale et de l'indépendance administrative et financière, est dirigée par l'ancien ministre de la justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi, plébiscité président de l'ANIE en septembre dernier par les membres de l'Autorité. Lors de son installation, M. Charfi s'était engagé à œuvrer dans le sens de rendre la parole au peuple afin de décider de son avenir et parachever l'édification de l'Etat, assurant aussi que la priorité de l'Instance était de "concrétiser la revendication principale du peuple, celle de choisir librement celui qui le représentera au plus haut sommet de l'Etat". Suite à ce report, une première date de l'élection présidentielle a été fixée pour le 4 juillet dernier. Cependant, faute de candidats, elle a été reportée une nouvelle fois. Par la suite, une Instance nationale de dialogue et de médiation, conduite par Karim Younes, a été installée à l'effet de baliser le terrain pour aboutir à l'organisation d'une élection présidentielle. C'est ainsi que le corps électoral a été convoqué le 15 septembre dernier pour organiser l'élection présidentielle du 12 décembre qui a vu l'ancien Premier ministre et plusieurs fois ministres et walis, Abdelmadjid Tebboune, être élu président de la République.