Le caractère stratégique des relations entre l'Algérie et la Turquie a été réaffirmé à la faveur de la visite d'amitié et de travail de deux jours (dimanche et lundi) à Alger du président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors de laquelle il a été convenu d'intensifier les échanges commerciaux et le partenariat économique, ainsi que le renforcement de la concertation politique sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué avoir convenu lors de ses entretiens avec son homologue turc de porter "très bientôt" le volume des échanges commerciaux entre les deux pays à plus de 5 milliards de dollars, saluant la place de la Turquie devenue aujourd'hui, l'une des grandes puissances économiques hors Union européenne qui a bâti son économie sur les PME. Une déclaration commune portant création d'un Conseil de coopération de haut niveau entre l'Algérie et la Turquie a été signée à l'issue des entretiens entre les deux Présidents. Le chef de l'Etat turc a assuré que son pays aspirait à la réalisation d'importants investissements avec l'Algérie, appelant à la création, "dans les plus brefs délais", d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et la Turquie. "Contrairement à d'autres pays, nous ne considérons pas l'Algérie comme un marché pour écouler nos produits mais nous aspirons aussi à la réalisation d'importants investissements", a souligné M. Erdogan au cours d'un forum d'affaires algéro-turc, précisant que les investissements de la Turquie en Algérie dépassent actuellement les 3,5 milliards de dollars. L'Algérie a proposé d'abriter le dialogue entre les acteurs libyens pour aider au règlement de la crise. Le président Erdogan a affirmé que son pays considérait l'Algérie comme un "élément de stabilité et de paix dans la région", soulignant l'impossibilité de parvenir à un résultat dans le dossier libyen avec des solutions militaires. Evoquant "des contacts intenses avec les pays de la région et les acteurs internationaux pour un cessez-le-feu durable et la reprise du dialogue politique" en Libye, M. Erdogan a fait savoir que les discussions avec le Président Tebboune "ont permis de focaliser sur les démarches communes à entreprendre dans ce sens". Saluant l'adhésion de l'Algérie au processus de Berlin, où elle aura, a-t-il dit une "contribution précieuse et constructive" dans le cadre des efforts visant à instaurer la stabilité en Libye", il a mis en exergue L'impératif d'agir pour que la Libye ne soit pas un terrain propice aux organisations terroristes et aux seigneurs de la guerre. L'Algérie a abrité jeudi dernier une réunion ministérielle des pays voisins de la Libye au cours de laquelle les participants ont souligné la nécessité impérieuse d'accélérer le règlement de la crise dans ce pays à travers une solution politique loin de toute ingérence étrangère, rapelle-t-on.