La position africaine, qui consiste à privilégier le dialogue inter-libyen dans la recherche d'une solution politique à la crise dans ce pays, sera réaffirmée à l'occasion du 8ème sommet du Comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye prévu jeudi à Brazzaville (Congo). Cette réunion, qui se tient à quelques jours du 33ème sommet de l'UA, permettra au Comité de haut niveau de réaffirmer la position continentale consistant à privilégier le dialogue entre les parties libyennes dans la recherche d'une solution au conflit avant tout processus électoral. La rencontre, qui verra la participation des représentants de l'ONU et de l'UA, de la Communauté des Etats sahélo-sahariens et des pays impliqués dans la crise libyenne ainsi que la partie libyenne, a également pour but de "faire entendre la voix de l'Afrique dans la résolution de la crise qui perdure". L'objectif de ce sommet, auquel prend part le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, qui représente le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux travaux du Comité, consiste en la recherche de solutions en vue de la résolution de la crise libyenne conformément aux recommandations de la onférence internationale sur la Libye tenue le 19 janvier dernier à Berlin (Allemagne). La réunion de Brazzaville sera l'occasion pour le président du Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye, le président congolais Denis Sassou Nguesso, de faire part à ses pairs du continent, des conclusions de la conférence de Berlin et de tous les efforts jusque-là consentis par le comité de haut niveau. Lors de la conférence de Berlin sur la Libye, à laquelle a pris part le Président Tebboune, les participants ont convenu de la mise en place d'un comité devant assurer le suivi de la mise en œuvre des décisions de la conférence, et ce sous l'égide de l'ONU, une démarche tendant à "consolider" la trêve et le cessez-le-feu entre les forces du Gouvernement d'union nationale, Fayez Al-Sarraj et celles du Maréchal Khalifa Haftar. A cette occasion, le Président de la République a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour faire imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye, affirmant que l'Algérie s'oppose aux tentatives visant à porter atteinte à l'unité nationale et à la souveraineté des institutions dans ce pays. Le chef de l'Etat a également insisté sur la nécessité de l'élaboration d'une feuille de route claire et précise en vue de faire respecter la trêve et inviter les parties en conflit à la table des négociations pour trouver une solution pacifique à cette crise à travers la voie du dialogue, tout en assurant la disponibilité de l'Algérie d'accueillir le dialogue attendu entre les Libyens. Quatre jours après la conférence de Berlin, Alger a abrité la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye (Algérie, Tunisie, Egypte, Tchad, Soudan, Niger) pour établir une coordination et une concertation entre ces pays et les acteurs internationaux afin d'accompagner les Libyens dans la redynamisation du processus de règlement politique de la crise à travers un dialogue inclusif entre les différentes parties libyennes. Les ministres ont insisté sur la nécessité pour toutes les parties libyennes "à rester engagées dans le maintien du cessez-le-feu et à s'engager dans un règlement pacifique de la crise, loin de toute solution militaire et d'intervention étrangère, y compris les milices et les mercenaires, pour favoriser l'organisation d'élections transparentes qui répondent aux aspirations du peuple libyen et préserver l'indépendance de la Libye, son unité et sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire".