Les perturbations enregistrées dans la distribution du lait en sachet subventionné sont dues aux lacunes du cadre régissant la production et la distribution de cette matière stratégique, notamment en termes de marges bénéficiaires des distributeurs et des commerçants, estiment des opérateurs du secteur. Dans ce contexte, le président de la Fédération nationale des distributeurs du lait, Farid Oulmi a indiqué à l'APS que le problème c'est les marges bénéficiaires "très faibles" des distributeurs. Soulignant que cette marge "ne dépasse pas les 90 centimes par sachet", il a affirmé que ce taux qui n'a pas beaucoup changé depuis près de 20 ans constitue actuellement un grand problème pour les opérateurs. Il a expliqué, dans ce sens, que des distributeurs sont contraints à des déplacements à d'autres wilayas en raison de l'absence des laiteries dans toutes les régions du pays, et que "les marges bénéficiaires actuelle ne permettent pas de couvrir les coûts du transport". Néanmoins, il a estimé que "les distributeurs sont tenus d'assurer la disponibilité du lait en sachet subventionné au prix fixé au profit des consommateurs", assurant que la question "est actuellement examinée au niveau du ministère du Commerce et les marges seront revues sans impact sur le prix codifié du lait en sachet". Pour se pencher sur cette problématique, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a tenu mercredi des réunions avec les parties directement concernées, dont le directeur général de l'ONIL et des représentants de la Fédération nationale des distributeurs de lait et de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), avec lesquels il abordé le phénomène de la spéculation, le détournement de la destination de la poudre de lait et l'augmentation illégale du prix du sachet de lait subventionné. M.Rezig a, à cette occasion, affirmé "l'engagement du Gouvernement à protéger les droits des citoyens, notamment les catégories vulnérables directement concernées par les produits subventionnés", prévenant que "nul intervenant dans la chaîne d'importation, de production, de transport, de distribution ou de vente n'a le droit d'instrumentaliser une question qui touche directement à la subsistance des Algériens". Le ministre s'est, d'ailleurs, dit entièrement disposé à discuter de tous les problèmes récurrents, en coordination avec les autres secteurs concernés, afin de les examiner au niveau du Gouvernement dans les plus brefs délais. Toujours dans le cadre de ses efforts, le ministre du Commerce a présidé jeudi, en compagnie du ministre délégué chargé du Commerce extérieur Aïssa Bekkai, une réunion de la Commission nationale de suivi et de facilitation de l'approvisionnement du marché en produits de large consommation. Lors de cette réunion, à laquelle ont également pris part des représentants du Groupe industriel des productions laitières (Giplait) et de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), M. Rezig a appelé à associer tous les intervenants dans les filières concernées pour une meilleure maîtrise de la chaîne de production et de distribution en vue de garantir un approvisionnement régulier du marché en produits de base, surtout subventionnés.