Dans une déclaration à l'APS, le président de la Fédération nationale des distributeurs de lait, Oulmi Farid, a appelé le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche ainsi que l'administration générale du Groupe industriel de production du lait et de ses dérivés (Giplait), à ouvrir les portes du dialogue pour parvenir à un accord concernant la perturbation dans la distribution du lait dans la wilaya d'Alger. M. Oulmi a indiqué qu'une délégation de la fédération se rendra lundi au ministère de l'Agriculture, à l'effet de déposer une demande d'audience au ministre Abdelkader Bouazghi, après avoir obtenu l'aval de l'Union générale des Commerçants et Artisans algériens (UNCAA). Le représentant de la fédération avait rencontré jeudi dernier le président directeur général de Giplait, sans pour autant parvenir à un accord. Alors que les distributeurs de lait demeurent attachés à leurs revendications, l'administration exige la signature par ces distributeurs de la convention conclue entre l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et le ministère du Commerce, avant l'ouverture de tout débat. Les distributeurs de lait avaient entamé, ces derniers jours, un mouvement de protestation et présenté une plate-forme de revendications à l'administration, comme condition à la signature de la convention. M. Oulmi n'écarte pas la possibilité de généraliser le mouvement de protestation aux autres wilayas du pays, au cas où l'administration rejetait le principe d'engager un dialogue. Les distributeurs de lait revendiquent notamment leur droit aux sachets de lait additionnels qui leur sont octroyés par Giplait depuis des années, en vertu d'un accord sur le marché conclu entre les deux parties et la restitution des sachets de lait endommagés qui dépassent parfois les 100 sachets/jour chez certains distributeurs, a souligné l'intervenant. Certains sachets de lait sont endommagés lors de la production, en raison de défauts de fabrication et à cause de la mauvaise qualité de la matière utilisée (polyéthylène), selon le responsable. M. Oulmi a fait savoir que l'administration exigeait des distributeurs la distribution du lait et de ses dérivés, produits par Giplait, sans encaisser de gains supplémentaires. Le président de la fédération a conditionné l'approbation par les distributeurs de renoncer à la revendication relative aux sachets additionnels, qui constituent leur marge bénéficiaire, par le consentement de l'administration de relever la marge bénéficiaire à 2Da/Litre. La marge bénéficiaire des distributeurs est passée de 0.75 centime/L à 0.90 centime en 2016. La fédération a appelé l'administration à annuler le système de facturation au sein de ses laiteries et à le remplacer par des bons de livraison, pour éviter de payer des charges aux services d'impôts, puisque cette catégorie est prestataire de services et n'assure pas une activité purement commerciale, a-t-il dit. M. Oulmi a fait savoir que le nombre des distributeurs de lait au niveau national est estimé à 1500 distributeurs collaborant avec 119 laiteries, dont 15 publiques, ajoutant que certains ont à leur actif plus de 35 ans d'ancienneté. Le président de la Fédération nationale des distributeurs de lait a précisé en outre que les distributeurs du Groupe Colaital de Birkhadem ont refusé de signer la convention conclue entre l'ONIL et le ministère du Commerce pour préserver les acquis accordés par le Groupe à ces distributeurs. Il a indiqué, à cet égard, que les distributeurs refusent toute négociation portant sur la suppression de l'avantage qui leur est accordé par le Groupe depuis des années, à savoir 6 citernes de lait contre 500 distribuées, appelant à l'ouverture d'un dialogue autour des clauses de cette convention.