Le Hirak, mouvement populaire pacifique et citoyen aux revendications foncièrement politiques, bouclera ce vendredi sa première année, en ayant à son actif d'avoir mis fin à une dérive autocratique et mis le cap sur une nouvelle gouvernance en adéquation avec l'évolution de la société, sauvant l'Etat national d'un effondrement. Par sa longévité et l'attachement à son caractère pacifique, ce mouvement, inédit depuis l'indépendance de l'Algérie, s'érige, à l'instar de la Guerre de libération nationale, en modèle de référence dans le monde. Il aspire à donner un nouveau statut à la notion de citoyenneté, impliqué dans la gestion des affaires publiques et déterminé à prendre son destin en main. Le 22 février 2019, des dizaines de milliers de citoyens, toutes tranches d'âge et catégories professionnelles confondues, manifestent dans toutes les villes du pays pour s'opposer au projet de 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika, dénoncer la corruption menaçant les fondements de l'Etat et réclamer un changement radical de la gouvernance. Sous la pression du Hirak, l'élection présidentielle qui devait se tenirle 18 avril, est reportée. Après la démission de Bouteflika le 2 avril, une deuxième date, le 4 juillet, est fixée, mais le scrutin n'a pas lieu, faute de candidats. Aucun dossier de candidature n'ayant été validé par le Conseil constitutionnel. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, a, de son côté, exprimé mardi son soutien à l'appel du Hirak à consacrer le 22 février comme journée nationale. Depuis le 22 février 2019, le Hirak se poursuit avec le même esprit pacifique et civique pour réclamer un changement de la gouvernance en rupture avec les pratiques du passé. Il considère que nombre de ses revendications restent encore à satisfaire. Des observateurs voient dans le maintien de la mobilisation populaire un gage que le processus de changement ne déviera pas de son objectif.