Des participants à une conférence sur "l'art du goul à El Bayadh", organisée mardi à Oran, se sont accordés que cet art populaire de l'oralité transmis de génération en génération est menacé de disparition. Mehdaoui Noureddine du centre universitaire d'El Bayadh, qui a abordé les résultats préliminaires du projet de recherche sur l'art du goul à El Bayadh, ses formes et ses contenus au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Es Sénia, a indiqué que cet art populaire ne se limitant pas seulement aux femmes d'El Bayadh est menacé de disparition dans la partie sud-ouest du pays. L'intervenant a souligné que le nombre d'orateurs excellant dans cet art et de conteurs dans la région d'El Bayadh a fortement diminué se limitant surtout à des personnes âgées, appelant à accélérer la collecte de ce patrimoine populaire pour le préserver. Le projet de recherche piloté par l'unité de recherche sur la culture, la communication, les langues, la littérature et les arts du CRASC a permis de recueillir plus de 73 recueils de Goul en arabe et en tamazight en six mois. Ces oeuvres composées de 70 à 80 vers ont été recueillies dans 17 régions d'El-Bayadh, à l'instar de Labiodh Sidi Cheikh, El Bnoud, Chellala, Boussemghoun, Rogassa et Brizina. Le Goul est une expression populaire autodidacte de sentiments de femmes de la région, généralement accompagnée d'un tambourin traditionnel,"Bendir" et d'une danse collective appelée "Es-Saf".Cet art, qui remonte à des siècles, reflète la vie sociale et culturelle qui régnait dans la région. L'universitaire Rahmani Leila, qui participe à ce projet de recherche en cours, a fait savoir que l'art de Goul traite de divers domaines et traditions de la région, comme les fiançailles, les fêtes de mariage, de circoncision et religieux, de chants lors du travail de la terre (cueillette de blé et d'olives), en plus d'événements que la région a connus dont les batailles durant la glorieuse guerre de libération nationale.