La première chambre pénale près la Cour d'Alger a poursuivi, cette après-midi, les audiences du procès des accusés impliqués dans les deux affaires relatives au montage automobile et au financement occulte de la campagne électorale pour la Présidentielle d'avril 2019, dont Abdelghani Zaalane et Nouria Yamina Zerhouni. L'ancien ministre des Transport et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane a affirmé avoir été chargé par "Said Bouteflika, conseiller de l'ex-Président", de diriger la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika, précisant qu'il avait rejoint le siège de la permanence "le 5 mars 2019" et était resté jusqu'au 11 mars, "date à laquelle M. Bouteflika avait renoncé à se porter candidat". Affirmant n'avoir pas participé au financement de la campagne électorale, il a reconnu néanmoins avoir consulté la liste des personnes impliquées dans le financement de la campagne. "Je n'ai ouvert aucun compte ni signé aucun chèque. Je n'étais pas en contact avec ces personnes. Toutes les contributions financières ont cessé définitivement, une semaine après le début du hirak populaire", a-t-il affirmé. Le juge a également auditionné l'ancienne wali Nouria Yamina Zerhouni qui a rejeté les accusations relatives à l'octroi de terres et d'avantages indus. Elle a rejeté aussi la conclusion de contrats en violation avec la législation, affirmant que depuis sa prise de fonctions, "il y avait au niveau de la wilaya près de 3.000 dossiers d'investissement en attente de traitement et vu les obstacles et entraves, il fallait accélérer les choses", expliquant les violations survenues par "l'incompétence" des cadres chargés du traitement des dossiers. L'audience du procès des accusés dans les deux affaires avait repris ce matin pour la deuxième journée consécutive. Le juge a entendu l'ancien ministre de l'Industrie, Mahdjoub Bedda, les hommes d'affaires Hassan Larbaoui, Mazouz Ahmed et Fares Sellal. Le juge a auditionné, cet après midi, les hommes d'affaires Aboud Achour, les frères Semai et Nemroud outre Mustapha Abdelkrim (cadre au ministère de l'Industrie). Les accusés ont rejeté toutes les accusations retenues contre eux. Durant l'audience d'hier, le président de la chambre pénale avait auditionné les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi. Lors de cette audition, Ahmed Ouyahia a rejeté toutes les charges retenues contre lui en déclarant "Je n'étais pas dirigeant mais simple exécuteur du programme du président de la République adopté par le Parlement. J'appliquais les lois de la République". Rejetant à son tour les accusations retenues contre lui, Abdelmalek Sellal a déclaré "en ma qualité d'ancien Premier-ministre, ma mission consistait, sur le plan légal, à mettre en œuvre le programme du président de la République, adopté par le Parlement, et dont le premier responsable est l'ancien président de la République qui devrait comparaitre comme témoin dans cette affaire". De son côté, l'accusé Youcef Yousfi a également nié toutes les accusations retenues contre lui dans l'affaire de montage automobile. Le procès intervient suite à l'appel interjeté par le Parquet et le collectif de défense contre le verdict prononcé, le 10 décembre 2019, par le Tribunal de Sidi M'hamed, condamnant, notamment, les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia à une peine de 15 ans de prison ferme assortie d'une amende de deux (2) millions de DA, avec confiscation de tous ses biens, et Abdelmalek Sellal, à une peine de 12 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un (1) million DA. Dans la même affaire, les anciens ministres de l'Industrie et des Mines, AbdessalemBouchouareb a écopé par contumace d'une peine de 20 ans de prison ferme assortie d'une amende avec émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre, Youcef Yousfi d'une peine de 10 ans de prison ferme, et Mahdjoub Bedda d'une peine de 10 ans de prison ferme. Ont été condamnés également l'ancienne ministre et wali Nouria Yamina Zerhouni à une peine de 5 ans de prison ferme, les hommes d'affaires Ahmed Mazouz à une peine de 7 ans de prison ferme avec confiscation des fonds saisis, Hassan Larbaoui à une peine de 6 ans de prison ferme avec confiscation des fonds saisis, et Mohamed Bairi à une peine de 3 ans de prison ferme. Le fils de l'ancien Premier ministre, Fares Sellal a été condamné, quant à lui, à une peine de 3 ans de prison ferme.