L'ancien ministre de l'Industrie, Mahdjoub Bedda, les hommes d'affaires Hassan Larbaoui, Mazouz Ahmed et Fares Sellal, impliqués dans les affaires de montage automobile et du financement occulte de la campagne électorale de la présidentielle d'avril 2019, ont rejeté lundi devant le président de la 1ère Chambre pénale de la Cour d'Alger, les accusations retenues contre eux. Répondant aux questions du juge, lors de l'audience, l'ancien ministre de l'Industrie, Mahdjoub Bedda a rejeté toutes les accusations retenues contre lui, soutenant avoir "trouvé le ministère dans un état catastrophique et subi des pressions après avoir mis fin aux fonctions de 13 cadres de son département". M. Bedda a également "nié" avoir octroyé des agréments à des opérateurs activant dans le montage automobile, ajoutant que le dossier de l'opérateur Larbaoui "a été examiné avant sa nomination à la tête du secteur". A son tour, l'opérateur dans le domaine de montage automobile, Mazouz Ahmed a nié avoir versé un montant de "39 milliards dans le cadre du financement de la campagne électorale de l'ancien président" afin d'avoir des avantages et des facilitations. Interrogé sur sa relation avec Fares Sellal (fils de l'ancien Premier ministre) poursuivi dans la même affaire, M. Mazouz a nié toute relation de partenariat avec Fares Sellal, qui était, a-t-il assuré, "un client de son entreprise". Poursuivi dans la même affaire, M. Hassan Larbaoui a nié lui aussi avoir versé des montants pour "obtenir des avantages et des facilitations" des services du ministère de l'Industrie lorsque l'ancien ministre Abdeslam Bouchouareb était à la tête du département, arguant qu'il détenait un registre de commerce dans le domaine depuis 2013. De son côté, Fares Sellal a nié en bloc toutes les charges retenues contre lui, s'interrogeant sur "les raisons derrières son accusation d'incitation". La première chambre pénale de la Cour d'Alger reprendra, cette après-midi, les audiences du procès des accusés impliqués dans les deux affaires relatives au montage automobile et au financement occulte de la campagne électorale pour la Présidentielle d'avril 2019. Durant l'audience d'hier, le président de la chambre pénale avait auditionné les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi. Ce procès intervient suite à l'appel interjeté par le Parquet et le collectif de défense contre le verdict prononcé, le 10 décembre 2019, par le Tribunal de Sidi M'hamed, condamnant, notamment, l'ancien ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, par contumace, à 20 ans de prison ferme, avec émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre, les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia à une peine de 15 ans de prison ferme avec confiscation de tous ses biens, et Abdelmalek Sellal, à une peine de 12 ans de prison ferme, des anciens ministres Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda à une peine de 10 ans de prison ferme pour chacun d'eux. Ont été condamnés également l'ancienne ministre et wali Nouria Yamina Zerhouni à une peine de 5 ans de prison ferme, les hommes d'affaires Ahmed Mazouz à une peine de 7 ans de prison ferme avec confiscation des fonds saisis, Hassan Larbaoui à une peine de 6 ans de prison ferme avec confiscation des fonds saisis, et Mohamed Bairi à une peine de 3 ans de prison ferme. Le fils de l'ancien Premier ministre, Fares Sellal a été condamné, quant à lui, à une peine de 3 ans de prison ferme.