et veille à faire avancer les différentes réformes destinées à consolider la cohésion sociale, améliorer la gouvernance et relancer l'économie, conformément aux engagements du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. "Deux mois après la nomination du gouvernement, le cap est fixé, la feuille de route tracée et l'action a été engagée pour la construction de l'Algérie nouvelle, conformément aux engagements de Monsieur le Président de la République et de ses orientations, énoncées lors des différents conseils des ministres", a souligné M. Djerad, dans un entretien à l'APS, en marge de la cérémonie d'installation du nouveau président du Conseil national économique et social (CNES), Rédha Tir. "C'est ainsi que l'ensemble des départements ministériels ont finalisé l'élaboration de leurs plans d'actions sectoriels déclinés en mesures et actions", a-t-il relevé, soulignant que les différents ministères "s'attèlent d'ores et déjà à les mettre en œuvre selon un échéancier d'exécution précis". Ainsi, en matière de gouvernance, il s'agit de la "mise en place de mécanismes de concertation, à l'instar du CNES et du Haut Conseil de la Jeunesse, dans le cadre de la nouvelle démarche du gouvernement qui privilégie le dialogue et la concertation autour des politiques publiques", a expliqué le Premier ministre. "Outre l'entame de la révision des textes en relation avec la lutte contre la corruption ainsi que la prohibition de l'immixtion de l'argent dans le champs politique, et dans le cadre du renforcement des mesures visant à préserver les deniers publics, il a été décidé la création d'une inspection générale au niveau des services du Premier ministre, qui vient renforcer le dispositif de suivi, de contrôle et d'évaluation des programmes et politiques publiques", a-t-il fait savoir. =Dispositif spécial pour coordonner la lutte contre la bureaucratie= A une question relative à la lutte contre la bureaucratie, M. Djerad a affirmé que le gouvernement a déjà entamé un chantier pour lutter contre ce fléau "qui constitue un obstacle à toute modernisation et progrès qui favorise les passe-droits, la corruption et l'opacité, à travers notamment le développement de la numérisation dans l'administration publique", ajoutant qu'"un dispositif spécial a été mis en place au niveau de la Primature afin de coordonner la mise en œuvre de la feuille de route du gouvernement dans ce domaine". Le gouvernement a aussi préparé et adopté un avant-projet de loi sur la prévention et la lutte contre la discrimination et le discours de la haine, a-t-il tenu à rappeler. En matière de développement, le Premier ministre a précisé que "les plans d'actions sectoriels ont été élaborés sur la base des priorités arrêtées par le Président de la République, notamment pour la prise en charge des besoins et des préoccupations légitimes des populations habitant les zones d'ombre, en vue de réduire les inégalités de développement à travers le territoire national, tel qu'il ressort de la cartographie de ces zones, effectuée par le gouvernement". Sur la base de cette cartographie, "un plan d'urgence est en cours d'élaboration et sera incessamment lancé pour le désenclavement des zones isolées et l'assistance à la population vulnérable ainsi que le règlement des problèmes urgents de développement au niveau de ces régions, conformément aux directives du Président de la République", a-t-il indiqué. S'agissant du programme en cours de réalisation des logements publics, notamment le programme location-vente, le gouvernement, a-t-il dit, "a examiné et levé les contraintes rencontrées dans la réalisation de ce programme, notamment celles liées au foncier et au financement et envisage la distribution de 450.000 logements et aides d'ici fin 2020, dont 70.000 unités, tous segments confondus, seront distribués durant le mois de mars 2020". Interrogé, d'autre part, sur les finances publiques, M. Djerad a mis en avant le lancement par le gouvernement de "plusieurs chantiers en relation avec la réforme de notre système fiscal, bancaire et douanier", ajoutant que le gouvernement "est en train de préparer la loi de finances complémentaire pour 2020 afin de dégager les financements nécessaires aux actions urgentes et prioritaires. Le PLFC 2020 prévoit l'annulation des mesures discriminatoires contenues dans la LF 2020". Il a indiqué, en outre, que "face aux incertitudes qui pèsent sur les perspectives économiques dans le monde en raison de l'épidémie du Coronavirus et de la baisse des prix du pétrole, le gouvernement s'attèle à gérer, d'une manière prudentielle et rationnelle, les finances du pays avec, comme priorité, le maintien de l'engagement de l'Etat dans le financement du développement". Cette situation est traduite par l'identification, pour la première fois, des zones d'ombre qui a permis de constater que leur nombre a atteint plus de 15000 zones avec une population concernée de 9 millions d'habitants, soit le 1/5 de la population totale du pays", a précisé M. Djerad. Il a indiqué que "45% de ces zones d'ombre sont localisées dans les wilayas du Nord du pays avec une population impactée de 4,5 millions d'habitants, 48% de ces zones d'ombre se situent dans les hauts plateaux avec une population impactée de 3,2 millions d'habitants, 7% de ces zones d'ombre concernent les wilayas du Sud avec une population impactée de près de 1,3 million d'habitants". Au plan international et la conjoncture qui connait depuis quelques semaines une forte dégradation en rapport avec l'évolution de la situation liée au Covid-19, M. Djerad a souligné que cette situation "impacte négativement nos ressources en devises et accentue les contraintes budgétaires déjà pressantes, ce qui nous interpelle pour l'adoption de mesures à caractère conjoncturel et structurel en vue d'aboutir au redressement de la situation financière". Il a estimé, à cet égard, que ces mesures "devront permettre la consolidation de nos réserves de change en freinant le rythme de leur détérioration et de dynamiser la croissance économique en favorisant l'investissement à forte valeur ajoutée de nature à améliorer la situation de la balance des paiements". "Enfin, le retour progressif aux équilibres macro-économiques doit constituer également un objectif permanent, en rationalisant les dépenses publiques, en ciblant les politiques de subvention et en éliminant les sources de gaspillage et les dépenses sans impact significatif sur l'amélioration du cadre de vie de nos populations", a-t-il conclu.