La Déléguée nationale à la promotion et à la protection de l'enfance, Mme Meriem Cherfi a fait état, mardi, de 400 signalements enregistrés depuis le début de l'année concernant 730 cas d'exploitation économique ou de maltraitance d'enfants, ajoutant que le rapport relatif à la situation de l'enfance serait soumis au Président de la République avant la fin du mois en cours. S'exprimant en marge de l'ouverture d'un atelier de formation au profit de 27 juges pour mineurs sur "la protection des droits de l'enfant dans le respect des normes internationales et de la loi: Faire prévaloir l'intérêt suprême de l'enfant", Mme. Cherfi a indiqué que l'Organe national à la promotion et à la protection de l'Enfance (ONPPE) avait reçu depuis le début du moi de février 400 signalements sur son numéro vert (11-11) concernant 730 cas d'exploitation économique ou de maltraitance d'enfants dont la moitié des cas a été transférée à la Justice des mineurs". "L'ONPPE reçoit plus de 5.000 appels par jour sur le numéro vert mis à la disposition des citoyens", a-t-elle avancé. Dans le même sillage, la déléguée nationale a fait savoir que le rapport en cours d'élaboration par l'ONPPE sur la situation de l'enfance en Algérie "sera présenté au Président de la République, Abdelmadjid Tebboune avant la fin du mois en cours". Il s'agit du "premier rapport élaboré par l'Organe en collaboration avec tous les secteurs ministériels, la société civile et les représentants du haut commandement de la Gendarmerie nationale et de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) en leur qualité de membres du comité permanent de coordination de l'ONPPE", a rappelé Mme. Cherfi. Cet atelier qui s'étalera jusqu'au 12 mars s'inscrit dans la cadre des cycles de formation initiés par l'Organe en coordination avec le ministère de la Justice, en collaboration avec l'Organisation internationale de la réforme pénale pour la région MENA et avec la participation de l'ambassade de Grande Bretagne au profit des magistrats des quatre coins du pays, a mis en avant Mme. Cherfi, annonçant qu'un "deuxième atelier du genre sera organisé dans 15 jours au profit des juges pour mineurs et des juges en charge des affaires familiales". Conformément à la loi relative à la protection de l'enfant qui tire ses dispositions de la Convention des droits de l'enfant et de toutes les conventions y afférentes, "nous devons en tant que magistrats veiller à ce que toute mesure prise soit basée sur l'intérêt suprême de l'enfant". Cet aspect sera abordé lors des ateliers de formation auxquels prendront part des experts algériens et internationaux. Les magistrats auront également l'occasion d'échanger leurs expériences concernant l'intérêt de l'enfant. De son côté, le représentant de l'Organisation internationale de la réforme pénale, Mohamed Chabana a salué les efforts de l'Algérie (gouvernement et experts) en matière de protection et de promotion des droits de l'enfant, précisant qu'elle figure parmi les premiers pays signataires de la Convention relative aux droits de l'enfant et a contribué à son élaboration. De même qu'elle a été membre du Comité des droits de l'enfant pour une longue période durant laquelle elle a aidé les pays à légiférer des lois et des législations relatives à l'enfant. La promulgation de la loi sur la protection de l'enfant en Algérie en 2015 et la création de l'ONPPE en 2017 constituent un modèle inédit à suivre dans les pays voisins, a-t-il ajouté saluant la coordination permanente entre toutes les instances officielles concernées par les droits de l'enfant et la société civile à travers la création de réseaux et la coopération avec les écoles et organes sanitaires, judiciaires et d'enseignement. Mettant l'accent sur l'importance de la formation dans ce domaine, M. Chabana a salué les efforts du ministère de la Justice et les accords de partenariat signés entre l'Organisation internationale de la réforme pénale et l'Organe national de protection et de promotion de l'enfance dans l'intérêt de l'enfant.