L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont souligné lundi la nécessité de trouver des moyens de minimiser l'impact de la situation actuelle de marché pétrolier affecté par le Coronavirus sur les Etats vulnérables. Le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, et le secrétaire général de l'OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo qui se sont entretenus par téléphone, sur la situation actuelle des marchés mondiaux du pétrole ont exprimé "leur profonde inquiétude face à la grave crise sanitaire mondiale sans précédent causée par le coronavirus (COVID-19) et à ses impacts sur la stabilité des économies et des marchés, en particulier des pays en développement". Ils ont souligné "l'importance de trouver des moyens de minimiser l'impact sur les Etats vulnérables", a précisé les deux organisations dans une déclaration conjointe publiée sur le site de l'OPEP. Ainsi, les deux responsables qui ont examiné l'impact de cette situation sur les pays en développement "vulnérables", ont noté que "si les conditions actuelles du marché persistent, leurs revenus issus du pétrole et du gaz chuteront de 50% à 85% en 2020, atteignant les niveaux les plus bas en plus de deux décennies (plus de 20 ans), selon une analyse récente de l'AIE", ajoute le communiqué. "Cela devrait entraîner des conséquences sociales et économiques majeures, notamment pour les dépenses publiques dans des domaines vitaux tels que la santé et l'éducation", poursuit le communiqué commun. MM. Birol et Barkindo ont également souligné l'importance de la stabilité du marché, car les "effets d'une volatilité extrême sont ressentis par les producteurs, en particulier en termes de revenus indispensables, ainsi que par les producteurs et les consommateurs, qui sont affectés par un marché instable et imprévisible." Enfin, les deux hommes ont convenu de rester en contact étroit afin de poursuivre leurs consultations régulières sur l'évolution du marché pétrolier. A noter qu'une réunion du comité technique conjoint OPEP-nonOPEP (JTC) a été annoncé par certains ministres de l'OPEP+ pour le 18 mars courant, mais rien d'officiel n'est encore annoncé. Le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, avait appelé récemment les pays membres de l'OPEP et leurs alliés à réunir les experts du JTC en vue d'analyser les conditions actuelles du marché pétrolier qui fait face à un double choc d'offre et de demande, provoqués par l'épidémie de coronavirus. "L'Algérie, en tant que pays frère et ami de l'ensemble des pays membres de l'OPEP et non- OPEP, aura la facilité de s'entretenir et de chercher le consensus pour une action solidaire pouvant contribuer à stabiliser le marché", avait déclaré M. Arkab, dans un entretien accordé à l'APS. Les réunions de l'OPEP tenues les 5 et 6 mars dernier à Vienne ont été achevées sans prise de mesures pour soutenir les prix de brut. Les participants à la 178ème réunion de l'OPEP avaient recommandés à leurs alliés, dont la Russie une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour (bpj) jusqu'à fin 2020 pour soutenir les cours du brut. Cette recommandation n'a pas été validée par la 8éme réunion des pays OPEP et Non OPEP, sachant que la Russie soutient le maintien de l'accord actuel (1,7 million b/j). L'Arabie saoudite a annoncé par la suite la plus importante réduction de ses prix de brut en 20 ans afin de gagner des parts de marché. Cette décision a fait chuter les prix jusqu'à 32 dollars.