L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, désignés sous le nom d'OPEP+, envisagent d'examiner une nouvelle réduction "substantielle" de la production alors qu'un consensus semble déjà "acquis" pour la prolongation de l'accord actuel de baisse, a indiqué le ministre de l'Energie et président de la Conférence de l'OPEP, Mohamed Arkab. "Nous allons examiner la possibilité d'effectuer une nouvelle réduction substantielle de la production en retirant des marchés les quantités qui ne sont pas consommées en raison de la propagation du coronavirus", a déclaré M. Arkab dans un entretien à l'APS. En effet, les 25 ministres de l'OPEP+ se retrouvent jeudi et vendredi à Vienne pour décider des mesures appropriées afin d'enrayer la chute des cours du brut provoquée par l'épidémie du coronavirus. Cette rencontre ministérielle sera précédée mercredi par une réunion du Comité ministériel de suivi de l'accord OPEP-Non OPEP (JMMC). Les membres de l'OPEP+ examineront, lors de leur réunion extraordinaire, les propositions faites début février par le Comité technique conjoint OPEP-non OPEP (JTC) qui recommande de prolonger l'accord actuel de réduction de la production (1,7 million de barils par jour) jusqu'à la fin de l'année en cours 2020 et de procéder à une réduction additionnelle jusqu'à la fin du 2ème trimestre. "Nous allons s'appuyer sur ces deux propositions pour trouver une solution consensuelle dans l'intérêt de la stabilité du marché pétrolier international. La tendance est vers la poursuite des baisses adoptées en décembre 2019. Nous avons déjà un consensus entre les pays OPEP et non OPEP, y compris la Russie, sur ce point, c'est acquis. Concernant la réduction additionnelle, nous aurons à discuter sur ça le 4, 5 et 6 mars", a expliqué M. Arkab. Dans ce sens, le président de la Conférence de l'OPEP a souligné que les ministres de l'organisation ont apporté leur soutien à la recommandation du JTC selon laquelle il est nécessaire de procéder à une nouvelle baisse substantielle, ajoutant toutefois que le volume des réductions n'était pas encore déterminé. "Certains pays (hors OPEP) ont demandé plus de temps pour évaluer l'impact de la propagation du coronavirus sur le marché pétrolier avant de se prononcer officiellement lors de nos réunions de Vienne. Nous aurons l'occasion d'entendre leurs points de vue sur le marché pétrolier et de définir, conjointement, une action concrète qui nous permettra de stabiliser le marché pétrolier, dans l'intérêt de la relance de l'économie mondiale, de l'industrie pétrolière et des pays producteurs que nous sommes", a-t-il noté. Les discussions, poursuit-il, vont se baser sur des études sur l'impact de l'épidémie du coronavirus sur l'évolution de l'économie mondiale et l'état de l'offre et de la demande, afin de prendre des décisions qui "vont arranger tout le monde, tout en ayant l'objectif sur la stabilité du marché et les prix qui doivent être conformes aux réalités des marchés et aux espérances des pays producteurs". "Chaque pays va venir avec l'ambition de chercher un consensus pour éviter l'effondrement des prix, aucun pays n'a intérêt à voir des prix très bas. C'est clair qu'il est important de maintenir la Déclaration de coopération comme outil de stabilisation du marché et pourquoi pas un consensus sur des réductions supplémentaires plus importantes pour permettre d'absorber les quantités en surplus qui sont sur le marché", affirme-t-il.