La prévention et la lutte contre la propagation du Covid-19 requiert "plus de rigueur" et "impose le respect strict des mesures de confinement", sans quoi, toute démarche est "vouée à l'échec", a estimé, Mustapha Oumouna, professeur en Immunologie à la faculté des Sciences de l'université Yahia Farès, Médéa. Dans une déclaration à l'APS, ce professeur, diplômé de grandes universités nord-américaines, également coordinateur général de l'African Vaccinology Network (AfVANET), organisme africain d'étude et de recherches sur les maladies infectieuses, a affirmé que le gouvernement a pris toutes les mesures qu'il fallait prendre et n'a pas attendu que la situation échappe à son contrôle pour réagir. Pour ce virologue, le confinement partiel, en vigueur à travers 13 wilayas "va donner ses fruits, à conditions que la mesure soit respectée par les citoyens", insistant sur "l'impératif, pour ces derniers de limiter les sorties et les déplacements, car, le contraire, peut poser des problèmes sur le résultat du confinement". A la question sur la nécessité de recourir éventuellement au confinement total, le professeur Oumouna, pense que "le problème n'est pas d'ordre décisionnel, mais dans la difficulté de l'appliquer de façon rigoureuse et, ce pour diverses raisons", considérant qu'il y a d'autres moyens de lutter contre la propagation de ce virus, "en veillant, par exemple, à respecter la mesure de confinement, inviter les gens à rester chez eux, d'éviter, surtout, les regroupement de plus de deux personnes, quitte à recourir à verbaliser les contrevenants". Le règlement "doit être appliqué et respecté par tous, il est anormal qu'au moment où une grande majorité de citoyens se confinent, depuis plusieurs jours, chez eux, d'autres trouvent le moyen de déambuler dans les rues et se comporter comme s'il n'y avait pas cette menace permanence", a-t-il regretté, assurant que "persister à enfreindre constamment cette règle c'est de remettre le "compte-à-rebours à zéro" et obliger, ceux qui étaient confinés, pendant une quinzaine de jours, à prolonger leur confinement de quinzaine jours supplémentaires". "Si de grandes nations ont été contraintes de prendre des mesures draconiennes pour stopper la propagation de ce virus, en décidant d'un confinement total et généralisé sur l'ensemble de leurs territoire, nous devons, nous aussi, penser à passer à un autre cap, celui de la sanction et de la tolérance zéro face à des comportements qui font qu'aggravait la situation", a-t-il préconisé. Excluant, pour l'instant, un risque de débordement des services sanitaires, même si la vigilance doit être entière, le professeur Oumouna, estime que "ce qui est comptabilisé actuellement est une courbe qui augmente, certes, mais avec un certain fléchissement", plaidant, à cet égard, pour "un renforcement dans l'immédiat des dispositions de prévention et de lutte contre le Covid-19". Dans le but de "cerner" ce virus et réduire sa propagation, il préconise, comme mesures supplémentaires, l'application rigoureuse et stricte de la mesure de confinement volontaire ou partiel, de verbaliser, si nécessaire, toute personne qui enfreindrait cette mesure, d'essayer de délimiter les foyers de contamination. Si une ville, un quartier ou un bloc d'immeuble sont affectés par le Covid-19, il ne faut pas hésiter, selon ce virologue, à confiner l'endroit en question et procéder, aussitôt, au dépistage des résidents, de sorte à limiter les risques de propagation, prendre en charge, sur place, les personnes affectées, mieux maitriser les mesures de confinement sanitaire et atténuer la pression sur les établissements de santé, a-t-il conclu.