Le ministre délégué chargé de l'industrie pharmaceutique, le Dr Lotfi Benbahmad a fait état, samedi à Alger, de nouvelles mesures prises pour fournir le médicament la chloroquine aux patients atteints de certaines maladies auto-immunes. Ces nouvelles mesures consistent en la présentation par le patient auprès du pharmacien d'un dossier médical constitué d'une prescription et attestation médicales, ainsi qu'une copie de la carte Chifa qui sera transmise par le pharmacien à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), en vue de permettre au patient de bénéficier de son traitement habituel, a indiqué M. Benbahmad à l'APS. "La chloroquine ne peut être à la disposition des 11.000 pharmacies du territoire, et ce afin que les patients atteints de maladies auto-immunes qui suivaient ce traitement puissent en bénéficier", a précisé le ministre délégué ajoutant que ceci est motivé par la crainte d'une pénurie du produit et de voir, par la suite, des patients Covid-19 privés de ce traitement, alors que leur nombre augmente de jour en jour, d'autant plus que l'Algérie vit une situation sanitaire difficile, comme le reste des pays du monde". En outre, poursuit M. Benbahmad, les dermatologues et rhumatologues habitués à la prescription de la chloroquine, peuvent prescrire des médicaments "alternatifs" existant sur le marché national et recourir à la chloroquine, seulement pour certains cas qui en nécessitent. Le but étant, a-t-il ajouté, de préserver ce médicament destiné au traitement du Covid-19, avant d'appeler tout un chacun à la nécessité de "faire preuve de compréhension" par rapport à la situation, jusqu'à la fin de cette crise. Selon le président de l'ordre des pharmaciens, le Dr Abdelkrim Touahria, des mesures ont été prises pour approvisionner les malades chroniques traités à la chloroquine. Le Dr Touahria a assuré que "les personnes atteintes de maladies auto-immunes traitées à la chloroquine ne seront pas privées de ce droit dès lors que le ministère de tutelle a pris ces nouvelles mesures qui visent à éviter tout détournement de ce médicament". Les pouvoirs publics veillent à ce que les patients reçoivent leur traitement habituel en soumettant la gestion de la chloroquine à un "contrôle strict" en cette période de crise du nouveau coronavirus, a-t-il dit. Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO), le Dr Messaoud Belambri, estime en revanche que ces nouvelles mesures sont "très contraignantes" dans la mesure où "les pharmaciens des wilayas éloignées ne sont pas en mesure de se rendre à la Pharmacie centrale des hôpitaux pour s'approvisionner en chloroquine". Il propose plutôt de confier cette tâche aux grossistes des médicaments à travers le pays une fois les dossiers des patients recueillis auprès des pharmacies dans chaque région. Selon lui, une telle démarche est "facile et ne coûte rien".