Compte tenu des résultats satisfaisants obtenus, les autorités sanitaires ont décidé de généraliser le traitement à la chloroquine à tous les porteurs du coronavirus. Complétant celle du 23 mars dernier, une note ministérielle additive relative au traitement spécifique des cas de Covid-19 vient d'être diffusée dans les tous établissements publics hospitaliers. Il s'agit d'une sorte d'"avenant" de prise en charge thérapeutique, autorisant l'extension du traitement à la chloroquine à tous les malades souffrant du coronavirus en l'absence de contre-indication et sous surveillance médicale. Datée du 6 avril dernier, la note additive se veut, semble-t-il, un feu vert, pour élargir l'utilisation de ce médicament antipaludéen. "Additivement à la note no12 du 23 mars relative à la standardisation de la prise en charge d'un patient Covid-19 et conformément aux recommandations des experts se basant sur l'état actuel des connaissances, il a été retenu d'élargir la prescription du traitement spécifique à tous les cas de Covid-19 confirmés", peut-on lire sur la note additive envoyée à l'ensemble des directeurs des établissements hospitaliers et aux DSP, pour exécution et suivi. Faisant référence à une nouvelle "caution scientifique" du collège d'experts à cette démarche thérapeutique, les autorités sanitaires se sont inspirées des expériences menées ailleurs dans le monde et basées sur la chloroquine qui a prouvé son efficacité, en attendant de parvenir à découvrir une riposte vaccinale contre cette maladie. L'on rappellera à ce titre la stratégie médicamenteuse "inventée" par les Chinois et le Pr français Didier Raoult basée sur l'utilisation de l'hydroxychloroquine et l'antibiotique azithromycine. Le chercheur marseillais a obtenu d'ailleurs des résultats satisfaisants sur des malades testés et traités avec la chloroquine. Les promoteurs de cette démarche en Algérie évoquent aussi, "des recommandations des experts se basant sur l'état actuel des connaissances", pour décréter la "chloroquine pour tous les infectés de Covid-19". Rappelons au passage que le protocole thérapeutique spécifique lancé il y a 17 jours dans les hôpitaux algériens se présente en deux alternatives, en fonction de la réaction des patients. La première est marquée par la prescription de l'hydroxychloroquine associée à l'antibiotique azithromycine 500mg. La deuxième alternative recommandée concerne les cas positifs exclus de la chloroquine en raison des contre-indications. Cette deuxième piste médicale est basée sur l'administration des molécules Lopinavir/Ritnovir200/50mg destinées aux infections virales connues, telles le sida et l'hépatite. Les derniers chiffres communiqués par le ministère de la Santé ont révélé que de nombreux patients ont bien réagi au protocole thérapeutique. Près de 400 malades sont rétablis. Plus de 1 000 patients sont mis sous le traitement spécifique. Ces premières évaluations "satisfaisantes" ont convaincu les autorités sanitaires à l'élargir même aux "cas bénins". Jusque-là, ce médicament, qui suscite désormais de l'espoir, était prescrit uniquement "aux sujets à risques, aux formes compliquées (pneumonie) et aux formes sévères". Le ministre n'a pas manqué de rappeler aussi que "tous les cas symptomatiques confirmés par le scanner thoracique (l'examen tomodensitométrique thoracique) dont le premier test (PCR) était négatif ou non encore fait", sont également éligibles à cette thérapie. Les scientifiques de l'instance de suivi de la maladie ont rappelé pour la circonstance que le protocole thérapeutique devra être prescrit uniquement "en milieu hospitalier, dans les services de prise en charge des patients atteints de Covid-19, tout en s'assurant au préalable de l'absence de contre-indication et après avoir pratiqué un ECG et conduit sous surveillance médicale". Plus loin, la tutelle de la santé a prévu une éventualité aux praticiens à signer la sortie des malades admis avec une forme bénigne et poursuivre le traitement en ambulatoire, c'est à-dire à la maison. "Pour les formes bénignes et dès la régression de tous les symptômes, la poursuite du traitement en ambulatoire peut être envisagée par le médecin hospitalier soignant, d'un confinement strict à domicile et d'un contrôle régulier. Tout effet indésirable devra être signalé au Centre national de pharmacovigilance et de matériovigilance, conformément aux procédures établies", précise-t-on encore dans la note. Il y au lieu cependant de s'interroger sur la finalité d'accorder des permissions aux malades encore sous traitement. Alors que la chloroquine, qui a des effets secondaires, à l'instar de tous les médicaments, est interdite pour les patients souffrant d'insuffisance cardiaque, de tension artérielle ou de pathologies oculaires. Et face aux éventuelles toxicités qui risquent d'être causées, comment va réagir le malade en attendant d'être évacué aux urgences ? La note additive ne s'apparente-t-elle pas à une nouvelle mesure préventive, pour parer à d'autres débordements des hôpitaux dans le cas où le nombre des contaminés exploserait dans les prochains jours ?