Les Palestiniens partout dans le monde commémorent vendredi, dans un contexte très particulier, la Journée nationale du prisonnier palestinien même à partir de chez eux, confinés, avec l'espoir de voir libérés les détenus se trouvant depuis des années dans les geôles de l'occupant israélien. Une commémoration très symbolique de cette journée, sans manifestations ni rassemblements dans les villes palestiniennes, et devant les sièges des organisations internationales dans les territoires palestiniens, où une lutte est menée contre la propagation de l'épidémie du Coronavirus, depuis le début du mois de mars 2020. Pour cette année 2020, et à l'occasion de la journée du prisonnier palestinien, célébrée le 17 avril de chaque année, "le peuple palestinien, et avec lui, les solidaires de bonne volonté, rendent un grand hommage à tous les prisonniers palestiniens en souffrance permanente derrière les barreaux israéliens", a indiqué à l'APS, Ziad Medoukh, professeur universitaire, chercheur et écrivain, de l'université al Aqsa de Ghaza. Par milliers, les Palestiniens, résistants, activistes, députés, hommes politiques, militants, engagés, combattants ou simples civils, hommes, femmes ou enfants croupissent dans les prisons israéliennes, en toute illégalité au regard du droit international bafoué par Israël, la puissance occupante. "Tous les Palestiniens où qu'ils soient, pensent à ces détenus qui continuent à vivre une situation alarmante et préoccupante, une situation dramatique, avec la torture, la violence physique et psychologique, la négligence médicale et les conditions carcérales inhumaines dans les prisons israéliennes, témoignent des médias palestiniens", a ajouté M. Medoukh. Ces conditions qui se sont aggravées ces derniers jours, avec le risque d'avoir une contamination rapide pour ces prisonniers, notamment après la découverte, début avril, de quatre personnes infectées par le Coronavirus, un prisonnier palestinien libéré, un enquêteur israélien, et deux détenus palestiniens dans la prison "Ofer". Selon l'association Al Dhamir qui s'occupe des prisonniers palestiniens, l'armée israélienne a arrêté 96 palestiniens entre 10 mars et 15 avril 2020, et parmi eux 14 enfants et 5 femmes. "Ces arrestations arbitraires augmentent le nombre de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes dans les conditions les plus inhumaines...", ont également alerté des organisations. Face à cette répression, "les prisonniers avec leur résistance remarquable continuent de donner une leçon de courage et de détermination, pas seulement aux forces de l'occupation israélienne, mais au monde entier", ont écrit les médias en hommage au combat des prisonniers. "Ils sont un exemple de patience et de persévérance, de volonté et d'attachement à la justice", lit-on dans la presse palestinienne. "Malgré la cruauté de l'occupant, le silence complice de cette communauté internationale officielle, l'absence de pression de la part des organisations des droits de l'Homme, et le silence des médias qui occultent leur souffrance, le combat de nos prisonniers continue jusqu'à la liberté, et pour la justice", a dénoncé le chercheur et écrivain, Medoukh. En 2020, ces prisonniers poursuivront leur mobilisation et leur lutte comme chaque année afin de faire entendre leur voix, pour améliorer les conditions de leur détention et de mettre la pression sur les autorités israéliennes. Une action soutenue par toute une population qui considère la cause des prisonniers comme la première cause.