La pandémie de nouveau coronavirus continue de tuer et de se répandre sur le globe avec 2,4 millions de cas de contamination dont 165.216 décès, alors que la maladie progresse moins vite qu'avant notamment en Europe qui compte près des deux tiers des victimes du Covid-19. Malgré ces statistiques alarmantes, la situation semble s'améliorer dans plusieurs pays, dont la France, l'Espagne et l'Italie qui ont enregistré des nombres de malades et de décès en baisse, après des semaines de hausse. Ces chiffres encourageants permettent d'entrevoir, pour les semaines à venir, les premières mesures de déconfinement afin de permettre la reprise de certaines activités économiques. Alors que la France envisage un déconfinement partiel dès le 11 mai, en Allemagne, la réouverture de la plupart des magasins d'une surface inférieure à 800 mètres carrés est autorisée dès ce lundi. En Italie, les premières mesures d'allègement ne seront pas prises avant le 3 mai, même si peu à peu certaines entreprises rouvrent de façon partielle. Et en Espagne, à partir du 27 avril, les enfants, enfermés depuis le 14 mars, seront autorisés à sortir prendre l'air, dans des conditions qui restent encore à préciser. Toutefois, la situation aux Etats-Unis est au bras de fer: le président Donald Trump, en faveur d'une relance rapide de l'économie, s'oppose à certains gouverneurs démocrates et le pays a vu se multiplier les manifestations hostiles aux mesures de confinement adoptées dans certains Etats comme le Texas, le Maryland et le New Hampshire, alors que plus de la moitié de l'humanité reste à domicile afin de limiter la propagation de ce virus mortel. Dans le pays le plus touché par le coronavirus avec plus de 40.000 morts, ces manifestations ont été encouragées par des messages postés sur Twitter par le président Trump. "Libérez le Minnesota !", "Libérez le Michigan !", "Libérez la Virginie !", estimant que le "deuxième amendement" était "assiégé", en référence au droit des Américains à porter des armes. Accusations "sans preuves" envers Pékin La Chine, soupçonnée par plusieurs pays d'avoir sous-estimé son bilan du coronavirus, a revu à la hausse son nombre de décès du Covid-19, et la mairie de Wuhan, d'où est partie l'épidémie en décembre 2019, a annoncé en fin de semaine dernière 1.290 morts supplémentaires. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la ville se justifie et explique qu'au plus fort de l'épidémie de coronavirus, certains patients n'ont pas pu être pris en charge dans les établissements de santé et ont succombé à la maladie à leur domicile. Ils n'avaient donc pas été comptabilisés dans les bilans officiels qui ne prenaient en compte jusque-là, que les personnes décédées dans les hôpitaux. Ces nouveaux chiffres font bondir de 50% le bilan de Wuhan, qui compte désormais 3.869 décès liés au Covid-19. La Chine dénombre 82.747 cas recensés et 4.632 morts. Aucun décès de coronavirus n'a été déclaré dans le pays ces dernières 24 heures. Dans la foulée, certains pays doutent quant aux bilans officiels des autorités chinoises, accusées d'opacité dans leur gestion de la crise. Les Etats-Unis ont remis en cause de façon répétée la Chine de dissimuler le nombre réel de morts dans le pays, et ainsi la gravité de l'épidémie de coronavirus. La France et le Royaume-Uni émettent également des doutes concernant l'opacité de Pékin sur la gestion de la crise. Le président français Emmanuel Macron a estimé jeudi dernier qu'il existait des zones d'ombre quant à la gestion de l'épidémie par la Chine, déclarant au Financial Times qu'il y avait "manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas". Le Royaume-Uni a prévenu la Chine qu'elle devrait répondre à des "questions difficiles" sur la gestion du coronavirus. Ainsi, les accusations envers Pékin se multiplient de la part de plusieurs pays occidentaux qui estiment que la Chine n'a pas fourni toutes les informations sur l'origine du virus. Selon la plupart des scientifiques, le nouveau coronavirus a probablement été transmis à l'homme par un animal. Un marché de Wuhan a été incriminé car il aurait vendu des animaux sauvages vivants. Mais la présence à quelques kilomètres de là d'un institut de virologie alimente les spéculations sur une fuite depuis ces installations sensibles. Le doute est émis par des médias américains. Selon le Washington Post, l'ambassade des Etats-Unis à Pékin avait alerté le gouvernement américain il y a déjà deux ans sur les protocoles de sécurité insuffisants dans un laboratoire de Wuhan étudiant les coronavirus chez les chauves-souris. Selon Fox News, le nouveau coronavirus émanerait de ce laboratoire. Sa fuite serait dû aux mauvais protocoles de sécurité et par conséquent involontaire. Yuan Zhiming, directeur du laboratoire chinois désigné par les médias américains comme une possible source du Covid-19, a démenti ces soupçons. "C'est impossible que ce virus vienne de chez nous", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne étatique CGTN, dénonçant des accusations "sans preuves" et visant à "tromper les gens".