Les Jeux olympiques de Tokyo 2020, reportés à l'été 2021 à cause de la propagation du nouveau coronavirus, seront annulés si la pandémie n'est pas maîtrisée d'ici là, a déclaré mardi dans une interview le président du comité japonais d'organisation, Yoshiro Mori. Si la pandémie est toujours en cours "alors il faudra annuler" les Jeux, a déclaré M. Mori dans une interview accordée au quotidien sportif Nikkan, expliquant qu'il serait impossible de les reporter une nouvelle fois. Interrogé sur la perspective d'un nouveau report jusqu'en 2022 si la pandémie n'était toujours pas sous contrôle à l'été 2021, le président du comité d'organisation s'est montré catégorique, repoussant cette possibilité. Mori avait déjà souligné jeudi dernier que "en pensant tant aux athlètes qu'aux problèmes engendrés pour l'organisation, il est techniquement difficile de reporter de deux ans" la compétition. Tout en rappelant que les JO n'ont été, jusqu'ici, annulés qu'en période de guerre, Yoshiro Mori a comparé la lutte contre le Covid-19 à "une bataille contre un ennemi invisible". "Nous organiserons les Jeux en paix l'année prochaine", si le virus est contenu, a répété M. Mori, "c'est le pari fait par l'humanité". Lors d'un point presse mardi, le président de l'association médicale du Japon, Yoshitake Yokokura, a estimé de son côté que la bonne tenue des Jeux serait "excessivement difficile" si aucun vaccin n'était disponible à cette date. "Je ne dis pas qu'ils ne devraient pas avoir lieu mais ce serait excessivement difficile", a-t-il déclaré. Un point de vue déjà exprimé le 20 mars par le spécialiste des maladies infectieuses de l'université de Kobe (ouest), Kentaro Iwata, qui se disait alors "pessimiste". "Honnêtement, je ne pense pas qu'il soit probable que les Jeux olympiques aient lieu l'année prochaine", avait-il déclaré devant la presse. Après avoir assuré pendant plusieurs semaines que les Jeux de Tokyo se tiendraient en temps et en heure, le Japon et le Comité international olympique (CIO) s'étaient résolus fin mars à reporter d'un an les JO, sous la pression des athlètes et des associations sportives de différents pays.