Plus de 42.000 infractions commerciales ont été enregistrées par les services du ministère du Commerce durant le premier trimestre de l'année en cours, a indiqué mardi à Alger, un responsable au ministère du Commerce. "Selon le bilan consolidé des trois premiers mois de cette année, les services du ministère du commerce ont enregistré 42.104 infractions", a précisé le directeur général de la régulation et de l'organisation des marchés au ministère du Commerce, Sami El Koli lors de son passage à l'émission, invité de la rédaction, de la chaine III de la Radio nationale. Ces infractions ont été découvertes suite aux 407.000 interventions effectuées par les services de contrôle à travers le pays, ayant permis l'élaboration de 33.444 procès-verbaux de poursuites judiciaires, ainsi que 4.020 fermetures administratives pour différentes raisons, détaille le même responsable. Quant au chiffre d'affaires dissimulé des transactions commerciales non facturées, il a atteint les 2,6 milliards de dinars durant les trois premiers mois de 2020, selon M. Koli le qualifiant d'"important". Il a aussi fait état, de la saisie de marchandises diverses totalisant un montant de 2,8 milliards de dinars. Il s'agit de quantités importantes de denrées alimentaires, lesquelles ont été confiées aux autorités de wilayas pour être distribuées aux personnes dans le besoin dans les zones d'ombre, selon ce responsable. A noter que ces infractions ont été enregistrées dans un contexte marqué par une forte tension sur quelques produits alimentaires provoquée par la pandémie de Covid-19. ==Instaurer des systèmes de facturation à partir des points de production= Face à cette situation, une réflexion a été engagée autour d'un projet visant à instaurer des systèmes de facturation à partir des points de production, a annoncé le représentant du ministère du Commerce. "Il faut que le e-paiement soit bien engagé au niveau du tissu commercial et il faut que les commerçants adhèrent et notre objectif est d'instaurer la facturation à partir de la production'', a-t-il précisé. Il s'agit de celles des produits manufacturés et celles générées par les activités agricoles, viandes, fruits et légumes, en particulier, a-t-il précisé. "Nous allons engager une réflexion profonde de document de traçabilité qui nous fait défaut aujourd'hui. Nous avons une cartographie des marchés de gros mais leur alimentation nous échappe'', poursuit M.Koli Ce document sera mis en place avec le ministère de l'Agriculture mais surtout avec l'adhésion "volontaire de tous les producteurs et agriculteurs", selon le représentant du ministère du Commerce. S'agissant de l'approvisionnement du marché des différents produits essentiels, M.Koli a assuré que les quantités des produits alimentaires sont suffisantes pour répondre aux besoins des consommateurs. En matière de suivi de distribution et d'approvisionnement, il a signalé que les services du Commerce suivent régulièrement la constitution des stocks disponibles et possède des outils de contrôle, dont la cartographie de suivi du lait en sachet. "Cette cartographie nous permet de suivre le stock de la poudre de lait depuis sa sortie de l'ONIL jusqu'à' son arrivée aux 117 laiteries activant sur le territoire national, et puis la distribution du lait en sachet subventionné, au niveau des différentes zones". Toutefois, il a signalé que ce produit connaît une "certaine tension" en ce mois sacré, marqué par une "frénésie de consommation". Concernant la lutte contre le phénomène de spéculation, il a annoncé "la refonte en profondeur du dispositif de surveillance par la création de laboratoires spécialisés, pour mieux cerner les activités de fraude et les réprimer". Le ministère du Commerce compte aussi renforcer, les capacités humaines et matérielles du contrôle à travers la dotation des 7.000 inspecteurs auxquels est confiée la mission d'assurer le contrôle des activités, en moyens de déplacement et autres acquis en matériels, notamment l'usage de nouvelles applications dans le cadre de système de numérisation mis en place par le ministère et atteindre l'objectif de zéro papier, a-t-il fait savoir. Ce système de numérisation va permettre de disposer d'une banque de données fiables sur l'approvisionnement et la distribution des différents produits et matières premières utilisés dans la production de certains produits, a affirmé M.Koli. "A travers cette plateforme numérique nous avons accès sur les produits de première nécessité dont , la semoule, la farine et le sucre et nous l'avons élargi pour le maïs et le soja et nous possédons aussi une cartographie pour les matières premières dont, l'approvisionnement en blé tendre pour la farine afin d'approvisionner les 8.000 boulangeries qui activent sur le territoire national" , a-t-il noté. Il a aussi souligné que l'un des objectifs de ce système de numérisation était non seulement d'assurer la traçabilité dans les affaires commerciales mais aussi "un outil d'aide à la décision qui va nous permettre de réagir en temps opportun et maîtriser encore plus le circuit de distribution et assurer un approvisionnement du marché''.